Le premier chantier de la planification écologique lancé à Marseille

Christophe Béchu et Benoît Payan lors du lancement du premier chantier de la planification écologique sur la gestion de l’eau à Marseille - @ChristopheBechu
Christophe Béchu et Benoît Payan lors du lancement du premier chantier de la planification écologique sur la gestion de l’eau à Marseille – @ChristopheBechu

Menée par Elisabeth Borne et le gouvernement, la planification écologique débute à Marseille, avec le premier chantier sur la gestion de l’eau. Emmanuel Macron, avait fait de l’écologie sa priorité, lors de son meeting d’entre-deux tours de l’élection présidentielle, dans la cité phocéenne, le 16 avril dernier.

Le premier chantier de la planification écologique gouvernementale, sur la gestion de l’eau, lancé à Marseille

« Le projet de récupération d’eau, d’arrosage au goutte-à-goutte est primordial » affirme Richard Hardouin, Président de France Nature Environnement Provence-Alpes Côte d’Azur. Pour commencer, le premier chantier de la planification écologique gouvernementale, consacré à la gestion de l’eau, a été lancé à Marseille, le 29 septembre dernier. Pour toutes ces raisons, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, était présent.

Les enjeux des travaux du chantier

En ce qui concerne les travaux de ce chantier de la planification écologique sur la gestion de l’eau, reposent sur des enjeux précis. Premièrement, sur le partage de l’eau entre les corps de métier agricole et industriel. Deuxièmement, sur la sécurisation de l’accès à une eau potable de qualité. Dernièrement, sur le fait de garantir la prévention des inondations. L’ex-Ministre du Travail Elisabeth Borne, a présenté vendredi dernier, son plan « France nation verte ». Il s’agissait du Conseil national de la Refondation « Climat et Biodiversité ». L’objectif étant de couvrir les domaines de la vie quotidienne des citoyens français. Les points essentiels reposent sur la mobilité, le logement et la restauration de la biodiversité.

La planification écologique, priorité d’Emmanuel Macron

Le prochain Premier ministre sera « directement chargé de la planification écologique ». Tels sont les mots d’Emmanuel Macron, lors de son dernier grand meeting de campagne, le 16 avril, à Marseille. En 2022, après l’élection présidentielle, c’est Elisabeth Borne qui succède à Jean Castex, à la tête du gouvernement.

Le gouvernement a un objectif de baisse de prélèvements en eau. Il s’agit de 10 % d’ici à 2025 et de 25% d’ici à 2035. Anticiper l’été 2023 et éviter un nouvel épisode de sécheresse. Voici ce que la restriction d’usage de l’eau doit permettre entre novembre et janvier. Cet été, 117 communes n’avaient pas d’eau potable. Les collectivités territoriales ont un rôle déterminant quant à l’économie de l’eau et la sensibilisation auprès des citoyens et des entreprises.

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La Friche Belle-de-mai : les masques vont tomber

Ce lundi 14 mars marque l’arrêt des mesures sanitaires dans les lieux publics en intérieur. Sur le marché de la Friche Belle-de-mai, certains sont mitigés entre soulagement et méfiance.

Entrée Friche la Belle de Mai

Lundi 14 mars, le port du masque n’est plus obligatoire dans la majorité des lieux en intérieur. À la Friche Belle-de-mai à Marseille, les commerçants se sentent libérés. Les enfants jouent au foot, les passants profitent du marché malgré un léger vent d’Est. En ce milieu d’après-midi, les jeunes boivent de la bière autour d’une table, d’autres achètent de la confiture, pain d’épice, légumes et viennoiseries… tout ça, le visage démasqué ! 

« Cela fait un moment que nous n’avons plus le masque sur les marchés, puisque nous sommes en extérieur. Mais on apprécie beaucoup l’absence du masque en intérieur qui nous étouffait, notamment dans les cinémas et théâtres… » déclare Sylvie, une commerçante de 57 ans du marché. « Je ne pense pas que cette fin du port du masque va faire varier le taux de fréquentation du marché… mais plutôt la maladie du Covid pour les personnes âgées qui sont sensibles au virus. »  

« On respire un peu plus »

Vers 15h30, Emmanuel affiche un grand sourire en terrasse avec ses collègues. Cet agent immobilier âgé d’une trentaine d’années est soulagé d’être débarrassé de ce qu’il aime appeler sa « muselière » de manière ironique. « On respire un peu plus. C’est une forme de délivrance. On va de nouveau apercevoir le visage des gens. Cette sombre période a impacté le contact humain. Nous n’arrivions plus à distinguer les émotions et sentiments avec le masque… C’est important de retrouver ce rapport avec le monde extérieur, tout le monde s’est habitué à se cacher et à vivre dans sa bulle involontairement. » 

Stand de viennoiseries et confitures

Le jeune adulte refuse catégoriquement de céder une nouvelle fois aux « règles imposées par l’Etat ». « Il faut que cela reste comme tel à partir de maintenant, il ne faut plus revenir en arrière. » affirme-t-il excédé par les dernières mesures sanitaires. 

« Deux ans de vie pénibles »

Certains restent prudents et sceptiques à l’idée de la fin des gestes barrières et continuent de porter le masque à l’extérieur. Thierry, boucher depuis 15 ans, redoute que cette situation ne soit éphémère : « J’ai bien peur que le masque soit de nouveau obligatoire dans quelques mois… Je ne sais pas comment cela va évoluer. Nous nous sommes habitués à deux ans de vie assez pénible » ajoute-t-il pessimiste, avant de conclure « profitons du moment présent et de ce jour qui marque un retour à la normale. » 

Pour rappel, la plupart des restrictions sanitaires sont levées jusqu’à nouvel ordre.

Marché de la Friche

Taubira la candidate de la Primaire de la Gauche contestée

Christiane Taubira, la garde des Sceaux sous François Hollande, est donc la gagnante de la primaire populaire de la gauche du 30 janvier. Une victoire qui ne semble pourtant pas résoudre le dilemme de la Gauche, c’est juste « un candidat et une candidature de plus » regrettait Anne Hidalgo, hier soir sur France 5.

Avec un peu moins de 400.000, votants, la Primaire populaire de la Gauche peut sembler être une réussite. Seulement entre système de vote bancal et candidats de la Gauche qui continue leur campagne malgré la victoire de Christiane Taubira, le résultat semble juste ajouter au marasme de la Gauche. En effet d’après plusieurs compte Twitter le système de votes aurait pris en compte les votes réalisés avec un numéro de téléphone virtuel.

Des candidats désintéressés par la Primaire

De plus tous les candidats ou presque se moquent du résultat de cette Primaire. « Pour moi, la page de la Primaire populaire est tournée depuis un moment » affirmait Yannick Jadot le candidat EELV samedi, même son de cloche du côté de la France Insoumise, avec Jean-Luc Mélenchon qui confiait « Je ne suis pas concerné, j’ai été inscrit d’office dans une élection à laquelle je ne voulais pas participer ».

Le rêve de l’Union de Gauche est bien loin

La candidature de Christiane Taubira ne devrait donc pas créer la belle union de la Gauche attendu et souhaiter par beaucoup à droite il y a encore quelques mois. Annonce lancée par le candidat du Parti socialiste de 2017, Benoît Hamon, qui appelait de ses vœux une candidature unique à gauche, qui « peut diriger le pays ». Encore plébiscité en début de cette année par 12 militants dont l’eurodéputée et candidat à la Primaire publique, Pierre Larrouturou.

Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron se lance timidement

Emmanuel Macron n’a toujours pas annoncé sa candidature, à 3 mois des élections présidentielles 2022. Et pourtant, sa stratégie pour sa nouvelle campagne commence à fuiter.

Il ne reste que 3 mois avant les nouvelles élections présidentielles de 2022. Tous les parties politiques commencent à se voir attribuer leur représentant à l’issue de leurs élections. Et pourtant, le président actuel, Emmanuel Macron n’a toujours pas annoncé sa candidature.

Toutefois, sa candidature commence à faire du bruit. La rédaction vous propose ainsi de découvrir les débuts timides de la candidature d’Emmanuel Macron et de ses motivations.

Les éboueurs marseillais (encore) en grève

Le mouvement de grève des éboueurs revient à Marseille. Quelques mois seulement après les dernières protestations, les actions effectuées par les pouvoirs publics sont toujours jugées insuffisantes.  

 
Les éboueurs marseillais vont lancer un nouveau mouvement de grève pour dénoncer un nombre d’heures de travail trop important. Les négociations du mois d’Octobre entre la Métropole et le syndicat Force Ouvrière (FO) n’ont aboutis qu’à une réduction de 9.5% de ce temps de travail alors que 20% étaient demandés. “Un simulacre de négociations” selon Christophe Pélissier, représentant syndical.  

“C’est une profession classée en pénibilité,” a répété le syndicaliste. “Je crains une baisse du niveau de vie et que les corps des éboueurs s’usent et les accidents de travail sont fréquents.” De plus, un éboueur gagne le SMIC et travaille aujourd’hui près de 35H par semaine. “Aujourd’hui, le compte n’y est pas : ni en termes de salaires et encore moins au niveau de la qualité de travail. Il y aura des effets de bord.”  

Une grève qui touche l’ensemble des marseillais

“Il faut la mobilisation la plus large possible, “ lance le représentant UNSA au micro de BFM Marseille. La grève pourrait justement s’étendre aux villes de Fos-sur Mer et de Miramas dans les prochains jours. Pendant ce temps, les protestations continuent à Toulouse (Haute-Garonne) où plus de 50% des détritus ne sont pas pris en charge.  

La Métropole a donc mis en place plusieurs bennes dans la région afin de palier à ce problème. Les habitants, eux semblent fatigués de ce problème incessant. Marseille est d’ailleurs exposés à une forte période de vent qui pourrait étendre les piles de déchets sur les sols phocéens.  

(Image : BFMTV)

A Bouc-Bel-Air, “Cop’s Game” contre “Squid Game”

Afin de lutter contre Squid Game, la série violente de Netflix, la ville de Bouc-Bel-Air a créé un nouveau concept : le Cop’s Game (jeu des copains). Basé sur l’entraide, les élèves sont sensibilisés à l’entraide et à la violence.

Jouer à « 1, 2, 3 soleil » avec comme objectif de gagner tous ensemble ? c’est ce qu’à mis en place une écolé de Bouc-Bel-Air pour lutter contre les débordements liés à Squid Game. Afin d’encourager l’entraides, certains enfants se verront affecter des handicaps : yeux bandés, marche à reculons ou cloche-pied. A l’issue de cette partie, le maire de Bouc-Bel-Air a remis à chacun des élèves un diplôme honorifique de bienveillance.

Squid Game, la série phare limité au moins de 16 ans

Depuis son lancement en septembre, Squid Game est devenue la plus regardé de la plateforme. Le schéma est simple, 456 candidats criblés de dettes s’affrontent à travers des jeux d’enfants pour tenter de gagner une grosse somme d’argent. Seul problème, cette série interdite au moins de 16 ans s’est très vite invitée dans les récréations des écoles primaires et des collèges menant à des débordements alertant :

Limiter l’accès aux enfants

Tous ces incidents ont incité Netflix à rappeler qu’il est possible pour les parents de modifier la catégorie d’âge d’un profil Netflix et ainsi éviter à vos enfants de regarder des séries qui ne leur sont pas destinées.

Les étudiants en première ligne face à la COVID-19 : L’appel à l’aide d’une génération

Depuis plus d’un an, la crise du coronavirus a impacté le quotidien des français. Au cœur de la tempête, la situation mentale des jeunes inquiètent de plus en plus.

étudiant en télétravail

Il y a maintenant plus d’un an, le 17 Mars 2020 Emmanuel Macron, le président de la république annonçait le premier confinement. A cette occasion, l’ensemble de la population était invité à rester chez soit pendant 1 mois et 23 jours. Impactés comme tous les autres, les étudiants ont malgré tout été très durement touchés par cette crise. En cause, la perte d’une vie sociale à un moment de leur vie ou le développement se fait beaucoup au travers des autres et des rencontres mais encore un stress accru par une peur de l’avenir, de ne pas réussir leurs études.

Si aujourd’hui les médias s’attardent autant sur le bien-être des étudiants et que le gouvernement annonce de plus en plus de mesures pour les aider, ce n’est pas pour rien. Il suffit de s’intéresser aux quelques sondages réalisés ces derniers mois sur la détresse des jeunes et des étudiants pour comprendre que toute cette médiatisation est importante :

Si on se réfère à l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la définition de la santé c’est un état de bien-être physique, mental et social. Or, on se rend compte que la situation mentale et sociale des jeunes et des étudiants est très problématique. Les services en ligne se retrouvent de plus en plus sollicités : d’après les centres anti-poisons de France, les appels pour tentative de suicide par empoisonnement par des jeunes ont énormément augmentés. Les demandes d’aides sur la ligne anorexie boulimie ont augmentés de 30% chez les 18/21 ans ce qui concerne 600 000 personnes.

Souvent les jeunes atteints de ces troubles les avaient déjà développés en amont de et le confinement n’a pas aidé. Retour chez les parents qui ne passe pas forcément bien, ou au contraire isolement et absence de vie sociale, en raison des cours en distanciels qui privent les jeunes d’une interaction, et décrochage et échec scolaire. Encore une fois les chiffres sont alarmants :

« On peut noter deux symptômes principaux chez les jeunes : l’anxiété et de la dépression, explique Sophie, psychologue, les patients qui se décrivent comme anxieux sont inquiets pour leur avenir, leur santé ou économiquement, tandis que ceux atteints de dépression témoignent d’une grande solitude. Malheureusement ces symptômes vont souvent ensemble. »

L’état à la rescousse des étudiants

L’état a malgré tout proposé de nombreuses aides aux jeunes : 150 euros ont été donné en plus aux jeunes non étudiants, tandis que toutes les étudiantes et tous les étudiants eux bénéficient de repas à 1 euros dans les restaurants universitaires au lieu des prix habituels de 3 euros 50. Mais les aider financièrement n’est pas la seule chose à faire, le gouvernement a donc mis en place des aides psychologique en ouvrant des numéros verts comme le 0 800 19 00 00 (à appeler en cas de détresse, d’isolement ou de problèmes vis-à-vis de la crise sanitaire), en proposant des aides pour aller rencontrer des psychologues, ou en permettant à certains étudiants, plus en difficultés que d’autres de reprendre les cours en présentiel avant leurs camarades, pour apprendre plus facilement et retrouver un contact avec leurs professeurs.

Un avenir qui inquiète

Aujourd’hui si de nombreux étudiants sont autant angoissés pour leur avenir, c’est que la situation a de quoi inquiéter. Les futurs diplômés se demandent s’ils réussiront à s’intégrer dans le milieu professionnel à la fin de l’année, alors que même que de nombreux secteurs se retrouvent en crise financière à la suite de la crise sanitaire. Beaucoup d’entre eux se sentent stressés car ils ont une impression de ne pas être suffisamment formé et ont peur pour leur avenir. « J’ai eu du mal à trouver un stage, confie Etienne, un étudiant en restauration, et pas dans ce que je souhaitais faire. Forcément je m’inquiète pour mon futur, le milieu est très fermé et je me demande si je vais réussir à trouver un travail plus tard. »

Au cœur de la crise, certaines mesures ont été mises en place pour s’entraider. Jérémy Lavault est chargé de mission orientation et insertion professionnelle au sein du bureau national de la FAGE (Fédération des Associations Générales Etudiantes) : « On a mis en place des distributions alimentaires dans toute la France, on a développé nos épiceries solidaires et sociales, créé des lignes d’écoute psychologiques, décrit le jeune homme, évidemment on est très mobilisé auprès des universités, des instances publiques pour demander des mesures et des actions concrètes en faveur des étudiants ». Aujourd’hui c’est plus de 150 000 paniers de nourriture ont été distribués dans toute la France.

Une gestion de la crise sanitaire qui n’est pas au goût de tout le monde

Si aujourd’hui l’état s’est autant démené pour apporter des aides aux étudiants, cela n’empêche pas les jeunes d’exprimer leur colère. « Il a fallu attendre qu’il y ait des morts pour que la situation mentale des jeunes soient prise au sérieux, s’énerve Enzo, étudiant en école d’ingénieur, c’est quand même fou que rien n’a été mis en place avant ça. » Il fait référence ici aux tentatives de suicide et décès d’étudiants à Lyon en janvier dernier, qui avaient mis en lumière la détresse de nombreux étudiants.

« Ces mesures ne répondent pas aux besoins sociaux »

Ce qui est reproché à l’état c’est de ne pas comprendre ce dont ont besoin les étudiants. « On nous propose des aides financières, mais très peu d’aide psychologique, râle Enzo, de l’argent là ou un retour en présentiel pourrait permettre de régler beaucoup de situations. » Maëlys, étudiante en Langue à Aix-En-Provence fait le même constat : « Depuis le début de l’année, je suis allé en cour pendant 2 mois, explique-t-elle, c’est carrément insuffisant vue ma formation. Le souci c’est que j’ai l’impression que nous les étudiants on se retrouve en première ligne durant cette crise et qu’on est complètement oublié ».

Une colère comprise par la FAGE, le syndicat étudiant : « Force est de constater que les universités et l’ensemble des acteurs et actrices politiques n’en ont pas fait suffisamment, s’indigne le syndicat dans un communiqué de presse, le manque de moyens structurels n’a pas permis de relever les défis qu’étaient ceux de la crise. Certaines mesures sont à saluées mais n’en restent pas moins très tardives et ne répondent pas totalement aux besoins sociaux. » La FAGE a fait de nombreuses revendications à l’état pour demander une réforme des bourses et une garantie jeune universelle qui permettrait comme dans d’autres pays aux étudiants d’obtenir des aides pour leurs études.

témoignages d’étudiants

Loris Castaing

Scolarité inclusive: quelles aides pour les élèves atteins de handicap dans l’enseignement?

Plus de 37 000 étudiants sont en situation d’handicap. Depuis 2019, le gouvernement a mis en place la loi de l’école inclusive.

AESH avec un élève en situation d’handicap

Le gouvernement français d’Emmanuel Macron a inscrit dans ses priorités l’inclusion dans le cadre scolaire et l’aide aux personnes en situation de handicap. Depuis le 17 Juillet 2019, et la loi installée par Jean-Michel Blanquer et Sophie Cluzel, un Comité national de suivi de l’école inclusive a été créé. Ce comité a pour objectif de suivre le déploiement de l’école inclusive et de surveiller les réussites ou difficultés que peuvent rencontrer des élèves. En 2019, 1,69% des étudiants dans l’enseignement supérieur étaient en situation d’handicap ce qui correspond à 37 502 élèves.

Dès le début de leurs études, les élèves en situation d’handicap sont accompagnés par des AESH (Accompagnant des Elèves en Situation d’Handicap). Des classes spécialisées sont mises en place en primaire pour aider au développement des jeunes qui ne peuvent pas suivre les cours avec les autres. Les autres sont accompagnés durant leur scolarité au travers d’AESH donc mais aussi lors d’aides aux devoirs le soir. Durant la primaire et le collège ces accompagnements sont quasiment systématique, la différence étant que les élèves qui réussissent à passer au-dessus de leur handicap rejoindront petit à petit les classes standards. De plus au fur et à mesure du temps les aides seront moins fortes. « Pour la plupart des élèves ce ne sont pas des handicaps qui se soignent, explique Véronique Ratinet, infirmière scolaire au lycée La Ricarde, l’idée c’est donc d’aider ces étudiants à développer une autonomie en vue de leur avenir. »

Des aménagements adaptés à chacun

Aujourd’hui les enfants en difficulté disposent de nombreuses aides pour pouvoir suivre des cours avec tout les autres. Marius est en terminal au lycée professionnel agricole La Ricarde à L’Isle-Sur-La-Sorgue et est dyslexique et a le droit d’être suivi par un AESH. « Sandra m’accompagne durant certains cours, ou je suis plus en difficulté, explique-t-il, elle m’aide à travailler en prenant les cours pour moi, pour que je puisse me concentrer à écouter, m’explique les exercices que je ne comprends pas, et prend du temps en dehors des cours pour de l’aide aux devoirs. » Plusieurs élèves plus en difficultés bénéficient d’accompagnements spécialisés, comme des taxis qui s’occupent de les accompagner d’eux jusqu’aux lieux de cours, la possibilité d’avoir du matériel spécialisé comme des ordinateurs ou des scanners, ou un suivi plus précis avec des rendez-vous plus fréquent avec l’infirmière scolaire par exemple. Durant les examens certains peuvent également bénéficier de tiers-temps par exemple.

Mais si Marius est accompagné, ce n’est pas le cas de toutes les étudiantes et tous les étudiants. Pour pouvoir bénéficier d’aide dans les lycées, il faut le demander. Or, beaucoup de familles ne le font pas et ne bénéficient donc pas de ces aides. « L’école peut déclencher un processus pour proposer à certains de monter un dossier, explique Sandrine Lafon la CPE au lycée la Ricarde, mais les parents ne sont pas obligés de le faire, certains refusent d’admettre que leur enfant en a besoin, tandis que d’autres ne veulent pas faire de différences entre lui et un autre élève. »

Un avenir flou pour ces élèves

Malgré tout aujourd’hui le futur de ces jeunes est souvent flou. D’abord car ils ont pour beaucoup de difficultés à s’intégrer dans leurs stages. « Aujourd’hui rien n’est fait pour aider les jeunes à trouver des stages particuliers, développe Sandrine, de plus on ne peut pas prévenir les maîtres de stage de la situation des élèves qu’on leur envois, ça peut donc amener à de mauvaises surprises. » En plus de ça, pour les étudiants qui continuent leurs études, si des accompagnements spécialisés sont prévus pour les aider, peut d’entre eux les acceptent car ils ont une volonté de s’intégrer, de ne pas paraître différents. Le soucis étant que beaucoup d’entre eux se retrouvent en échec scolaire à la suite du lycée en raison de ce manque d’accompagnement.

Sandrine Lafon CPE à La Ricarde explique les aménagements pour les jeunes en situation d’handicap dans son lycée

Un système qui ne plaît pas à tout le monde

Pourtant aujourd’hui l’école inclusive ne fait pas l’unanimité. Certains professeurs se plaignent du manque de moyen pour accompagner les jeunes. « Quoi qu’on en dise, ces jeunes sont à part, et pour les accompagner, cela demande beaucoup de temps, alarme Éric, professeur au lycée La Ricarde, du temps qu’on ne consacre donc pas aux autres élèves. »

Et effectivement la situation peut alarmer quand on sait que les professeurs n’ont quasiment aucune formation pour accompagner ces jeunes, alors même que le lycée La Ricarde compte 10% d’élèves en situation d’handicap: « Du fait qu’on a peu de formations, on peut prendre les mauvaises décisions ou perdre patience lors des cours, explique Géraldine, une collègue d’Eric, et parfois ça peut amener à des situations ou un professeur est dépasser par les évènements. »

La difficulté d’aider ses élèves se pose encore plus alors que le lycée est un lycée professionnel et demande donc l’apprentissage d’outils qui peuvent s’avérer dangereux. « Pour ma part, je fais beaucoup de cours pratiques, continue Éric, et durant ces cours j’apprends à mes élèves à utiliser des machines comme des tronçonneuses. Or, lorsque certains ne sont pas accompagnés, c’est très compliqué de les faire manipuler parce qu’ils peuvent sans s’en rendre compte se mettre ou mettre les autres en situation de danger. »

3 questions à Véronique Ratinet, infirmière scolaire

Véronique est infirmière au lycée professionnel La Ricarde, et est au contact d’élèves en situation d’handicap.

Quel est le rôle d’une infirmière scolaire auprès des élèves en situation d’handicap?

Premièrement c’est moi qui m’occupe des dossiers. Je sais exactement ce dont ont besoin les élèves, notamment au niveau du matériel dont ils ont besoin. Une fois par an aussi, il y a une réunion avec les parents, le professeur principal, le CPE et moi-même pour définir tout les besoins de l’élèves. Mais le rôle principal de l’infirmière c’est de dédramatiser une situation. Dans le lycée, on a 10% des élèves en situation d’handicap, et beaucoup ont des problèmes mentaux, et lorsqu’il peut y avoir un différent avec un professeur, c’est à moi de les prendre en charge pour tempérer les choses.

Quels sont les jeunes qui bénéficient d’un accompagnement spécialisé?

Il y a des médecins qui travaillent pour la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) et qui actent le fait que la personne ait un handicap. A partir de là on met en application ce que la MDPH nous dit. C’est un dossier qui se monte et cet handicap est souvent bien accompagné par les parents. Ensuite il y a des handicaps qui sont avérés par des tests de psychomoteur, par exemple. Ceux-là ne sont pas reconnus par la MDPH car on considère que l’handicap n’est pas suffisamment important ou parce que les parents ne veulent pas reconnaître l’handicap.

Après le lycée, si un élève n’est pas complètement autonome, quels sont les aides?

Au niveau du collège, pour nous tout s’arrête parce qu’on ne continue pas à accompagner nos élèves en dehors du lycée. Malgré tout la MDPH peut décider de continuer à leur donner des aides. Ces aménagements permettent si les parents le souhaitent à l’élève de bénéficier d’accompagnement après le lycée durant ses études supérieures. Malgré tout on remarque aujourd’hui que peut d’étudiants prennent cette option car cela demande beaucoup de temps et beaucoup veulent être plus autonome.

Loris Castaing

Des étudiants délaissés par leur établissement scolaire

étudiants - crise sanitaire - covid 19 - abandon scolaire

Depuis le premier confinement, de nombreux étudiants subissent le revers de la crise sanitaire. Cours à distance, sentiment d’abandon ou encore annulation de leurs échanges universitaire, cette population est l’une des plus impacté par le covid 19.

Victoria Simoës Massoni, 22 ans, danseuse semi-professionnelle s’est retrouvée du jour au lendemain dans le flou le plus total. Complètement abandonnée par son école, Victoria s’est sentie délaissée, seule face à elle même durant cette crise sanitaire.

« Tout a commencé en mars 2020, lorsque j’étais à New-York et que l’épidémie du Covid 19 à démarré. J’ai dû immédiatement quitter le territoire américain, abandonnant mes cours de danse à la « Joffrey Ballet School. J’ai également laissé tomber mes études en Art à l’université du New Jersey», témoigne la danseuse de ballet. De retour en France, l’étudiante continu, malgré le décalage horaire, sa formation de danse et ses cours en visioconférence« Ce n’était vraiment pas facile, j’étais très déboussolée physiquement et mentalement », explique-t-elle « Il m’arrivait de terminer un cours ou un entraînement de danse à trois heures du matin ».  

Ne pouvant pas reprendre ses études aux Etats-Unis, en septembre 2020 elle intègre l’académie internationale de danse de Leila Da Rocha et Patrick Dupont, la White Eagle Dance Academy, à Bordeaux. « C’est une école professionnelle et réputée en France, où je me suis très rapidement sentie bien », assure la ballerine.
Un accompagnement sportif et scolaire très sérieux dans cette école qui correspond aux attentes de Victoria.
« En quelques semaines j’ai progressé et j’ai repris du plaisir à danser sur le plancher d’une salle de danse », reconnaît Victoria.
Elle ajoute que « c’était un soulagement pour moi après ces six mois enfermés chez moi dans un 40m2, où il était difficile de m’entraîner ».

Cours de ballet à la Joffrey Ballet School à New-York, Novembre 2019. © Sacha Dourian

« La formation s’est arrêtée du jour au lendemain »

« Le cauchemar a recommencé un mois après ma rentrée ». En octobre un cluster est détecté à l’internat où beaucoup de danseurs ont été contaminés. Suite à cela, l’école a été contrainte de fermer ses portes pour deux semaines minimum.
« ça a commencé par un isolement de 14 jours, comme les mesures sanitaires le stipulaient», explique la jeune femme.
« Après ça, le gouvernement ordonne la fermeture de toutes les salles de sport et studios de danse pour une durée indéterminée.
Et là tout s’est effondré dans ma tête ». Une restriction sanitaire qui a directement pénalisé les sportifs de haut niveau. Même avec cette étiquette là, aucun cours ne pouvait être envisagé en présentiel.

« Depuis ce jour ma formation s’est arrêtée et l’école a définitivement fermé définitivement  ses portes ». Abandonnée sans aucune explication autre que celle de la crise sanitaire, l’étudiante s’est retrouvée seule face à elle-même. « Aucune mesure n’a été mise en place par l’académie afin d’entretenir mon corps et mon esprit », rapporte Victoria. « C’est -à -dire que l’on a complètement été délaissé », ajoute-t-elle frustrée. Aucun cours de danse en vidéo conférence a été donné, « la formation s’est arrêtée du jour au lendemain sans explication ». 

« J’étais mal, très mal, les trois mois qui ont suivi étaient un calvaire »

Victoria Massoni

Un report de l’année scolaire ne correspondait pas aux attentes de l’étudiante et sportive professionnelle. Tout de même envisagé pour assurer ses études, postule dans de nouvelles écoles. Malheureusement cela n’a pu aboutir, étant donné que la pandémie était toujours présente en janvier 2021. Une nouvelle fois délaissées par son école, elle est rentrée chez elle.
« Je me suis donc retrouvée, comme en mars 2020, toute seule dans mon salon à danser. ll ne fallait que je perde mon niveau et ma forme physique », témoigne-t-elle. « Je travaillais des pas et des sauts. Une chaise me servait d’appui pour faire les exercices de barre et un lino posé au sol pour éviter les blessures. », détaille la jeune femme de 22 ans. 

Entraînement à l’école de danse à Aix en Provence. © Marie Lozzi

Maintenir sa forme physique et mentale malgré tout

Pour conserver son niveau de danse, Victoria s’inscrit aux cours en visioconférence que propose d’autres écoles de danse. Des entraînements indispensables pour la jeune danseuse ballerine.  « J’ai besoin à ce moment-là qu’un professeur me vienne en aide et corrige mes erreurs ». Pour elle, il n’était pas possible de continuer toute seule.
De plus, grâce aux nouvelles mesures établies par le gouvernement, la jeune danseuse a pu, faisant malgré tout partie d’une formation professionnelle, participer à des stages de danse. « Pendant un mois j’ai intégré la Karl Paquette danseur étoile à l’Opéra de Paris », explique l’artiste. Pour progresser davantage, elle loue également un studio de danse à Aix-en-Provence. Où elle prépare et d’enregistre ses vidéos d’auditions dans de bonnes conditions. 

Malgré des baisses de moral et l’envie de tout abandonner, je n’ai pas baissé les bras, j’ai continué de travailler d’arrache-pied sans ne jamais rien lâcher et cela a payé.

Victoria S.M

Lors de cette période compliquée, la jeune femme a su compter sur le soutien de sa famille et ses amis. Grâce à sa détermination et  la présence de son entourage, la danseuse a su remonter la pente. Après plusieurs auditions passées au cours du mois d’avril, elle décroche enfin une place dans une école internationale de danse. « Je suis très heureuse d’intégrer dès le 1er septembre 2021 le Junior Ballet de la compagnie Etoile Ballet Théâtre de Piacenza, en Italie », annonce-t-elle en ajoutant avec beaucoup d’émotion : « C’est un nouveau départ et j’en suis très fière ».

En ce qui concerne son ex école de danse, la formation White Eagle Dance Academy, la famille de Victoria a lancé une procédure judiciaire.  Afin d’obtenir un remboursement de la totalité des cours payés d’avance et non effectués.
« La procédure s’annonce très longue, heureusement que j’ai la chance d’avoir des parents qui me soutiennent et m’aident financièrement pour envisager mon avenir sous de meilleurs auspices », conclue Victoria Simoës Massoni.

Ecoutez – Interview avec Hélène Foxonet, psychologue clinicienne « Ils viennent me voir car ils sont pas bien, il y a une fragilité »


Comme Victoria, de nombreux étudiants ont connu ce sentiment d’abandon par leurs Instituts. Dans les écoles de commerce, beaucoup d’étudiants ont eux subit la situation par l’annulation de leurs échanges à l’étranger

Les étudiants en école de commerce frappé de plein fouet par le covid

En école de commerce de nombreux étudiants peuvent aller étudier à l’étranger comme il était prévu dans leur cursus scolaire. Beaucoup d’entre eux ont vu leurs échanges à l’étranger être annulés. C’est le cas des élèves de 2ème, 3ème et 4ème année en IBBA à Kedge Business School Marseille. 

« J’ai terminé 10 sur 350 élèves, j’ai réellement bossé pour ces échanges et pour pouvoir choisir sereinement le meilleur endroit. »

Quentin Petit Dit Dariel

Quentin Petit Dit Dariel, étudiant en deuxième année IBBA (International Bachelor of Business Administration), à Kedge. Ce cursus compte 4 ans d’étude avec minimum un an et demi d’échange à l’étranger. Malheureusement, comme beaucoup de ses camarade le jeune homme a vu son avenir professionnel prendre du retard. 
En novembre dernier, les élèves ont dû choisir leur voeux en fonction de leur positionnement au ranking. « Mieux tu es référencé, mieux tu pourras choisir là où tu souhaites partir. », explique l’étudiant en marketing. A savoir que , plus le score est élevé, plus le choix sont denses parmi les écoles proposées. « En revanche, ceux qui sont en bas de la liste, prennent les lieux qui restent». 

Faisant partie des dix meilleurs élèves de première et seconde années, , en octobre dernier, il fait le choix de partir à Singapour. L’une des écoles de Kedge la mieux classée dans le monde.
« J’ai senti le problème arriver, alors j’ai décidé de prendre un peu les devants en demandant à Kedge des garanties », confie Quentin. Après plusieurs échanges avec la direction, Quentin n’a pas eu de réelles réponses à ses questions. 
L’étudiant assure que « l’école n’avait rien prévu, ils restaient positifs pour les échanges prévus en septembre 2021 », avant d’ajouter : « J’ai eu la directrice des programmes, la directrice des échanges ainsi que le directeur de Kedge, leur seule réponse était : “Nous on ne peut pas prévoir”.

ötudiants en école de commerce - covid19 - échanges annulés
Près de 300 étudiants ne sont pas partis étudier à l’étranger cette année. © Kedge Business School

3 solutions proposées

Après l’annulation de leurs échanges, les étudiants en troisième année, on reçu trois solutions de la part de l’école. Premièrement, une année sabbatique en reportant les frais de scolarité à l’année d’après. Deuxièmement, faire des cours à Kedge ou à distance. Et enfin, le choix de la réaffectation dans une autre université.

« Je regrette d’avoir choisi l
‘option « cours », c’était une perte de temps  ». Elisa Gauthier, en 3ème année IBBA est finalement déçue de cette “solution” proposée par son établissement. Pour elle, « cela ne correspond pas à nos études, c’est mettre des cours pour combler le vide et nous faire croire qu’on ne paye pas l’école pour rien », poursuit l’étudiante. 

Pas de réaffectation pour les 2ème années


Contrairement aux étudiants des années supérieures, les 2ème année n’ont pas eu la possibilité d’être ré-affectés. Les seules alternatives proposées par l’établissement sont pour eux : l’année sabbatique ou l’option des cours à Kedge.
A la suite de cela, Quentin est totalement abasourdit :« moi on me dit quelques mois avant que l’école va tout faire pour que cela se passe bien, je tombe sur le cul »,

 « Ils n’ont jamais préparé de plan B à part nous proposer des cours inutiles et une année sabbatique »

Quentin, étudiant en 2ème année IBBA à Kedge Business School Marseille

Quelques mois au paravant, Quentin Dit Dariel dresse de son côté un plan d’alternatives possibles au cas où la situation n’évolue pas. « Le directeur et la directrice des échanges sont littéralement passés à côté », avoue frustré l’étudiant en commerce. Même si l’établissement scolaire de Quentin n’y est pour rien à l’annulation des échanges. Néanmoins, l’étudiant reste déçu du système d’enseignement et de l’organisation de l’établissement. On paye ces écoles une fortune, pour au final finir avec l’équivalent d’un bachelor, c’est décevant », conclut Quentin.

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Fin de l’année pour les étudiants : un épuisement général teinté d’espoir

La vaccination s’accélère et que les lieux de rencontres rouvrent enfin, mais les étudiants sortent profondément marqués de cette année difficile. Entre cours compliqués, précarité et isolement : le bilan s’annonce lourd.

La plupart des universitaires ont presque fini leur année. Les partiels sont passés, et ses résultats ainsi que ceux de certains concours se font attendre. Pour beaucoup d’étudiants c’est un soulagement, mais aussi un ensemble de questions pour l’année prochaine, et d’espoirs. “Pour l’année prochaine, j’espère surtout être en présentiel”, explique Margaux Willemetz, étudiante en psychologie. “Même si maintenant j’ai fini mon année, il y a une forte impression d’être descolarisée”, ajoute la jeune femme. Selon un sondage de l’Institut Français d’Opinion Public (IFOP), 60% des étudiants interrogés craignent l’impact de l’enseignement à distance. Cela concerne leur santé mentale et leur efficacité à apprendre.

Des troubles physiques tels des maux de tête ou de dos surviennent à force de passer la journée devant un écran. En revanche, cela ne permet pas de dépenser le corps. Seul l’esprit est fatigué, ce qui perturbe le sommeil, et entraîne des difficultés à suivre les cours le lendemain. Ce cercle vicieux s’ajoute aux difficultés du contexte à la maison.

Capture d’écran des résultats du sondage sur la pédagogie pour les étudiants (OVE)

Selon un sondage réalisé par l’Observatoire National de la vie étudiante (OVE), seule la moitié des sondés (58%) disposent d’un espace calme et isolé pour travailler, et 63% d’une bonne connexion Internet. En revanche, selon Laurine Delamarre, étudiante en droit, la difficulté dépend essentiellement du cadre pédagogique. “La pression ne retombe pas”, s’exprime-t-elle. “Je pense vraiment que la crise donne un peu trop de confiance aux professeurs parce qu’ils sont derrière leur écran. C’est bête à dire, mais c’est vraiment comparable aux réseaux sociaux”, conclut tristement la jeune femme.

Une raison supplémentaire pour elle de redouter le déroulement des cours l’année prochaine. “Surtout qu’on ne connaît pas l’équipe pédagogique à l’avance. J’appréhende beaucoup, j’ai clairement peur que ça se passe comme cette année”, ajoute t-elle en précisant que le semestre 2 était le plus compliqué à gérer. D’ailleurs, cette angoisse remonte déjà au début de la crise sanitaire. Même si elle était plus simple à maîtriser grâce à l’idée que la situation sanitaire ne durerait pas aussi longtemps. “Au final, ce qui a le plus de conséquences sur ma santé c’est l’université. Entre l’absence d’impératifs créé par le distanciel et les profs qui nous mettent des bâtons dans les roues, c’est vraiment compliqué”. Un frein à l’assiduité en cours qui semble partagé.

Selon un sondage L’Etudiant/BVA/Orange réalisé en février dernier sur des étudiants, 74% d’entre eux ressentent une forte perte de motivation, et 71% le sentiment de décrochage scolaire. Le soutien entre étudiants semble primordial car, sur ce point, il existe peu de choses mises en place. “Il n’y a pas vraiment d’association (du moins pas que je sache). On a beau se soutenir entre étudiants, ça ne suffit pas à compenser la pression mise par les profs.”, s’exprime Laurine Delamarre. Un sentiment de trop plein partagé par Margaux Willemetz. “Désormais je me sens bien mais ce n’est pas dit, tout retournement de situation peut me mettre au fond du trou.”  Ces conséquences morales ne sont d’ailleurs pas seulement liées aux cours à la maison.

Précarité financière, le fléau des étudiants en 2021

Les crises comme celles que nous vivons actuellement impactent toujours les plus précaires, dont font partie beaucoup d’étudiants. C’est le cas de Margaux Willemetz. “Je suis impactée financièrement car les petits jobs les plus accessibles sont dans la restauration”, affirme la jeune femme. Les boulots étudiants ainsi disparus, il est compliqué de tenir jusqu’à la fin du mois, rien que pour s’alimenter. Thomas, vice-président de l’UNEF en charge de la solidarité durant cette année jusqu’au mois dernier, l’a remarqué. Responsable de l’organisation de la distribution, des partenariats et de l’administratif pour les dons et la banque alimentaire, le jeune homme dresse un constat alarmant.

Les étudiants sont plus tristes que d’habitude,  ils doivent assumer de vraies galères (d’appartement, d’argent, de cours, de bourses…). On sent que ce n’est pas du tout pareil qu’avant”

Selon lui, c’est l’élargissement de cette précarité qui est le plus alarmant. “Ce qui m’a peut-être le plus frappé, c’est des étudiants bénéficiaires qui avant n’auraient jamais eu besoin de distributions de colis ou de repas chauds et qui, par la conjoncture, en ont réellement besoin.”. Selon le sondage de l’OVE, 55% des sondés ont eu des difficultés financières pendant les confinements à effectuer leurs achats alimentaires, et plus d’un tiers d’entre eux (38%) à payer leur loyer. 

Si beaucoup d’entre eux étaient déjà précaires avant la crise sanitaire, certains l’ont subie de plein fouet : un quart a perdu ou modifié son activité rémunérée. Dans ce cas précis, les étudiants se sont tournés vers les structures compétentes dans la recherche de solutions. Thomas précise “Je trouve qu’Aix-Marseille Université (AMU) a plutôt bien géré et était à l’écoute autant que possible des difficultés des étudiants. Ils ont tenté de proposer des solutions avec le Crous, les enseignants et tout le personnel d’AMU.”

Ces aides sont en effet indispensables afin de permettre à ces jeunes de s’en sortir. Avec la réouverture des terrasses et bientôt celle de l’intérieur des restaurants, les extras pourraient être plus accessibles cet été. Cela permet aux étudiants de pouvoir être rémunérés, et pourquoi pas mettre de côté. Cela s’est vu à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux : le fait de pouvoir payer son année pour la rentrée 2021 est parfois un casse tête à cause de la crise.

La solitude, raison principale de la chute du moral

Les cours en visioconférence ne permettent pas d'être aussi à l'aise qu'en présentiel.
Les cours en visioconférence ne permettent pas d’être aussi à l’aise qu’en présentiel. (Crédit@pexels)

L’isolement social est un facteur important dans la vie d’un étudiant. Voir ses amis, sa famille, sortir dans des lieux culturels et festifs sont des activités essentielles pour le développement sain d’un jeune adulte. Des conséquences qu’a remarquées Thomas lorsqu’il était au contact des étudiants en difficulté. “J’ai senti beaucoup de stress et des incertitudes qui ont alimenté ce stress, peu d’activités proposées globalement pour des étudiants qui restaient enfermés chez eux la plupart du temps”, précise le jeune homme. A noter que si certains le sont chez leurs parents, beaucoup sont aussi dans des résidences universitaires ou dans des studios assez petits.

C’est pour cette raison que l’association Student Massilia organise des apéros ou peuvent enfin se retrouver les plus isolés. Jeunes travailleurs, étudiants et chômeurs récemment installés sur Marseille s’y rendent afin de faire des rencontres. Camille, trésorière de l’association et également étudiante, témoigne du soulagement général. “Il y avait une ambiance très conviviale. Les personnes venues étaient contentes de pouvoir enfin rencontrer du monde, ce qui était difficile pendant un certain temps à cause du covid-19”. Un plaisir selon elle d’assister à cela. “Connaître de nouvelles de personnes et d’en faire rencontrer à d’autres, et puis voir le plaisir que cela donne à ceux qui sont restés isolés se ressent”. Un désir de contact humain que confirme Margaux, interviewée quelques jours avant la réouverture des terrasses.

C’est dur mentalement car je ne vois quasiment personne, ce qui renforce la solitude.  Il n’y a plus de distractions, de loisirs comme les bars, cinéma… Heureusement que cela va rouvrir”. 

Margaux, étudiante en psychologie.

Selon une étude réalisée par Gece en février dernier, plus de 52% des étudiants sondés déclarent que leur moral a drastiquement chuté. Ceux-ci comptent cependant sur les mois ensoleillés à venir pour reprendre un semblant de vie normale, avec les lieux culturels et de sorties à nouveau accessibles. L’occasion pour eux, comme pour tous, de profiter comme il se doit en faisant de nouvelles rencontres. De plus, les dernières nouvelles sont encourageantes. Selon les déclarations le 22 mai dernier de l’Institut Pasteur, la vaccination aurait un effet positif sur cet été. Si le rythme de la baisse du nombre de contaminés au coronavirus se maintient, les Français pourraient s’attendre à un été “tranquille”. De quoi garder espoir pour les mois à venir, et surtout pour l’année universitaire prochaine aux yeux des étudiants.

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Par Maelle Faysse De Mulder.