Noël 2022 : une fête au budget qui baisse

Chaque année, Noël représente une dépense importante pour ‘ensemble des ménages français. Avec l’inflation qui touche l’ensemble des secteurs, cette édition 2022 de Noël va connaître, elle aussi, sa série de changement.

Voiture transportant un cadeau de Noël. Crédit photo : image libre de droits

La solution première : le hard-discount

Alors que de plus en plus de français font attention à leur portefeuille, les ménages sont de plus en plus attentifs aux promotions que proposent les magasins. Selon un sondage réalisé par LSA/YouGov, 36% des personnes sondées vont réduire le budget alimentaire pour ce Noël. Toujours selon l’institut de sondage, 18% des Français se rendront dans un hypermarché hard-discount pour offrir un cadeau à leur proche, soit une hausse de 6 points par rapport à l’édition précédente.

Au repas, on se passe de produits phares

En entrée, le saumon ne sera pas autant consommé que l’an passé. Selon le sondage, le poisson phare de Noël va accuser une baisse de 5,3% par rapport à 2020. Toujours selon l’institut, le champagne accuse, lui-aussi, une baisse importante. Il pourrait perdre jusqu’à 2,2% de ses ventes. Pour accuser ses pertes, les Français pourraient se rabattre sur les chocolats, avec une hausse de 5,8% en un an et également le foie gras. Ses ventes pourraient augmenter de 2,9% sur un an.

Des achats de plus en plus tôt et en ligne

Selon Channel Factory, 88% des Français souhaitent se tourner vers des sites en ligne comme Amazon ou encore Cdiscount. Toujours selon le même institut, près d’un Français sur deux déclarent avoir commencé les achats des fêtes de fin d’année dès le mois d’octobre. Pour ceux qui optent toujours pour le commerce classique, près de 50% des français vont être activement à la recherche d’une promotion.

Les médias influencent les achats

Selon les deux sondeurs, 45% des Français interrogés déclarent qu’ils sont prêts à dépenser plus d’argent après avoir vu une pub sur YouTube. Et 45,5% des consommateurs déclarent qu’ils ont confiance d’acheter un produit après avoir vu une publicité. 22,7% des personnes sondées se disent influencé par une publicité en ligne et seulement 10,9% des sondées seraient incité à acheter un article dont un influenceur en a fait la pub.

Pour aller plus loin :

  • Les statistiques montrent que la majorité des personnes passent Noël en famille, mais d’autres ont des alternatives
  • Le bugdet alloué à Noël est quasiment le même avant et après le Covid comme le montre ce graphique
  • Beaucoup se tournent vers le commerce numérique

Le premier chantier de la planification écologique lancé à Marseille

Christophe Béchu et Benoît Payan lors du lancement du premier chantier de la planification écologique sur la gestion de l’eau à Marseille - @ChristopheBechu
Christophe Béchu et Benoît Payan lors du lancement du premier chantier de la planification écologique sur la gestion de l’eau à Marseille – @ChristopheBechu

Menée par Elisabeth Borne et le gouvernement, la planification écologique débute à Marseille, avec le premier chantier sur la gestion de l’eau. Emmanuel Macron, avait fait de l’écologie sa priorité, lors de son meeting d’entre-deux tours de l’élection présidentielle, dans la cité phocéenne, le 16 avril dernier.

Le premier chantier de la planification écologique gouvernementale, sur la gestion de l’eau, lancé à Marseille

« Le projet de récupération d’eau, d’arrosage au goutte-à-goutte est primordial » affirme Richard Hardouin, Président de France Nature Environnement Provence-Alpes Côte d’Azur. Pour commencer, le premier chantier de la planification écologique gouvernementale, consacré à la gestion de l’eau, a été lancé à Marseille, le 29 septembre dernier. Pour toutes ces raisons, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, était présent.

Les enjeux des travaux du chantier

En ce qui concerne les travaux de ce chantier de la planification écologique sur la gestion de l’eau, reposent sur des enjeux précis. Premièrement, sur le partage de l’eau entre les corps de métier agricole et industriel. Deuxièmement, sur la sécurisation de l’accès à une eau potable de qualité. Dernièrement, sur le fait de garantir la prévention des inondations. L’ex-Ministre du Travail Elisabeth Borne, a présenté vendredi dernier, son plan « France nation verte ». Il s’agissait du Conseil national de la Refondation « Climat et Biodiversité ». L’objectif étant de couvrir les domaines de la vie quotidienne des citoyens français. Les points essentiels reposent sur la mobilité, le logement et la restauration de la biodiversité.

La planification écologique, priorité d’Emmanuel Macron

Le prochain Premier ministre sera « directement chargé de la planification écologique ». Tels sont les mots d’Emmanuel Macron, lors de son dernier grand meeting de campagne, le 16 avril, à Marseille. En 2022, après l’élection présidentielle, c’est Elisabeth Borne qui succède à Jean Castex, à la tête du gouvernement.

Le gouvernement a un objectif de baisse de prélèvements en eau. Il s’agit de 10 % d’ici à 2025 et de 25% d’ici à 2035. Anticiper l’été 2023 et éviter un nouvel épisode de sécheresse. Voici ce que la restriction d’usage de l’eau doit permettre entre novembre et janvier. Cet été, 117 communes n’avaient pas d’eau potable. Les collectivités territoriales ont un rôle déterminant quant à l’économie de l’eau et la sensibilisation auprès des citoyens et des entreprises.

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Marseille : quel bilan de la rénovation des écoles ?

Marseille

Cela fait un an que la mairie de Marseille a mis en place le plan de rénovation dans les écoles. Depuis le 21 octobre 2021, trois établissements ont été réhabilités. Aujourd’hui, quel bilan pouvons nous tirer ?

Un plan, trois objectifs

Avec ce projet, financé par la Municipalité de Marseille et l’Etat, les buts sont clairs : améliorer le rendement des écoles marseillaises. La Mairie compte sur « la concertation » pour arriver à cet objectif, explique un communiqué publié l’année dernière. Pour « réinventer l’école », elle se base sur quatre étapes : la programmation, afin de faire un état des lieux, une présentation des éléments aux utilisateurs et usagers et associer les enfants à la définition de leurs besoins, l’analyse des offres, pour permettre aux utilisateurs de choisir comment se passera la réhabilitation, la conception du projet, amenant au dépôt du permis de conduire, et les travaux, avec comme objectif, de limiter les nuisances liées aux travaux.

Ces « 3000 heures de concertation » ont trois objectifs clairs : une école plus sûre, plus ouverture et plus verte. Pour les atteindre, Marseille mise sur des ateliers partagés, de l’enseignement en extérieur, des lieux de vie ouverts aux habitants, des transformations des cours de récréation, privilégier la transformation du bâti et réduire de 40% la facture énergétique.

Trois écoles rénovées en 2022

Ce projet a déjà servi à trois établissements scolaires à Marseille. Les écoles du Parc Dromel (9e), Sainte-Marguerite (9e) et Vallon-Régny (9e) ont été réhabilitées. En 2023, elles seront deux : Saint-Louis Gare (15e) et Abeilles (1er). Dans deux ans, ce seront Marceau (3e), Jolie-Manon (3e), La Capelette nouvelle (10e) et la Cité scolaire internationale (2e). Enfin, en 2025, ce sera au tour de Montolieu (2e), ESPE (4e) et les Fabriques (15e).

Ce projet, initié par Emmanuel Macron nommé « Marseille en Grand », représente un coup d’1.2 milliard d’euros. Dans le communiqué, la Ville de Marseille précise que 84 millions d’euros aménageront les écoles, 60 millions d’euros répondront aux objectifs de réduction de la consommation énergétique. Moins d’un milliard d’euros ira à la rénovation lourde des écoles (2 200-2 500 euros/m2) et 208 millions d’euros concerneront la remise à niveau des autres écoles.

Les voitures électriques : une nouvelle air

Face aux nouvelles réglementations, à l’augmentation du carburant, l’électrique s’étend sur l’empire de l’automobile depuis quelques années. Les Bouches-du-Rhône se placent en tête des ventes en nombres de véhicules vendus.

L’électrique prend de l’avance. En début d’année, la commission permanente a voté sur les dispositifs de prime pour l’achat d’un véhicule électrique. C’est grâce aux aides du département des Bouches-dû-Rhône que plus de 35 000 véhicules électriques ont pu être mis en circulation poussant le département en tête des ventes national de véhicules électriques. Ainsi, c’est plus de 13 000 particuliers qui ont bénéficié de l’aide de 5000 euros pour l’achat d’une voiture neuve 100 % électrique. « On rentre dans une ère ou l’électrique prend le dessus. Je vois de plus en plus de gens acheter de l’électrique », explique Jeremy, vendeur de véhicules électrique chez Olympic Location.

Des facteurs décisifs 

Pénuries de carburant, écologie, prix en hausse de l’essence, voilà des facteurs précis qui peuvent faire pencher la balance. C’est pendant une grève de carburant que la question de passer à l’électrique revient. Les habitants de la région PACA l’ont compris. Selon Paca Développement, « 1 460 unités » ont été vendues durant le deuxième trimestre 2020. D’autres facteurs font prendre conscience de l’électrique. L’écologie est l’une des principale source de changement de véhicule. « Seules 2% des voitures marseillaises sont Crit’air 5 », d’après les chiffres de la Métropole de Marseille. La vente d’automobile n’est pas prête de s’arrêter. Les vendeurs de véhicules électriques sont bien décider à prendre la tête de la course.

Marine Tondelier à la conquête de Marseille

Co-trésorière et membre du bureau national d’Europe Écologie- les Verts (EELV), conseillère municipale à Hénin-Beaumont, Marine Tondelier est en visite à Marseille ce lundi 24 octobre. Principale candidate au poste de Secrétaire Générale de son parti, elle ira à la rencontre des Marseillais dans un contexte de congrès fédéral d’EELV le 10 décembre.  

C’est dans le contexte d’un prochain congrès de son parti que Marine Tondelier fait le tour des régions françaises. En effet, le parti Europe Écologie-les Verts (EELV) a prévu son congrès fédéral le 10 décembre ; ce sera l’occasion de renouveler certaines instances :

  • Le Conseil fédéral, ou « parlement du parti »
  • Le Bureau exécutif, ou « gouvernement du parti »
  • Les commissaires financiers

La conseillère municipale a également confié à La Marseillaise être en vacances en famille à Marseille : « J’ai un conjoint qui est supporter de l’OM. On n’a pas pu y aller l’année dernière pour ses 40 ans. ».

Outre les raisons familiales, Marine Tondelier est à Marseille pour y trouver des électeurs et électrices. En effet l’ancien Secrétaire Général, Julien Bayou, a été forcé de démissionner de ses fonctions depuis que son ex-femme l’accuse de violences sexistes et sexuelles, dans un courrier adressé à la cellule interne d’EELV sur les violences et harcèlements sexuels. Candidate ultra-favorite à la succession de Julien Bayou, Marine Tondelier mène sa bataille dans la région PACA pour s’imposer face à ses principaux concurrents : Melissa Camara et Sophie Bussière.

Pour finir, la Co trésorière d’EELV en visite dans la cité phocéenne souhaite « rencontrer les marseillais ». Dans ce but, elle tiendra une réunion ce lundi à 19 heures dans le restaurant « Le Court-Circuit ». Soucieuse de « bien connaitre la France et les différents territoires de ce pays », des rendez-vous ont été organisés avec des associations des quartiers du nord de Marseille afin d’aller au contact du terrain.

Règlements de comptes à Marseille

Règlements de comptes à Marseille



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Retour sur le macabre décompte de l’année 2016



2016 était une année record, un record malheureux de victimes tué par balle dans la cité phocéenne. Marseille comptait ses morts et déploré 3 victimes par mois en moyenne et ce jusqu’au dernier jour. Le samedi 31 décembre, un jeune homme de 23 ans a été assassiné dans les quartiers Nord. Retrouvé mort dans un buisson du 14e arrondissement de Marseille ; le corps calciné et présenté une plaie par arme à feux à la nuque. Des scenario sordides qui se répètent. Après un apaisement des tensions en 2019, les crimes liés au trafic de stupéfiants repartent à la hausse et Marseille n’en n’a pas fini avec la violence.

Après une année 2021 marquée par la violence, les chiffres ne faiblissent pas. L’an dernier, une dizaine de règlements de comptes liés au trafic de stupéfiants ont causé la mort de 15 personnes. Contre 11 règlements de comptes et 10 morts en 2019. Une augmentation difficile acceptée après “l’accalmie” qui s’était installée. Des chiffres qui restent loin du record de 2016 (27 fusillades et 34 morts). Depuis 2012, et la création d’un préfet de police des Bouches-du-Rhône, cette moyenne est de 22 règlements de comptes par an pour une petite vingtaine de victimes.

Des meurtres liés au trafic de drogue qui minent les cités de la ville notamment celles du 14 et 15eme arrondissement où une majorité des 150 points de deals y sont regroupés. Un trafic générant des millions d’euros de profit. Pour les autorités, l’augmentation de ces violences serait le résultat de la pression exercée sur les trafiquants. Ces derniers mois, plusieurs réseaux auraient ainsi été démantelés.

Déjà 9 homicides pour règlement de compte ont eu lieu cette année dans les Bouches du Rhône, si ce rythme perdure, les 27 victimes de règlements de compte atteintes en 2016, pourraient bien être dépassées…

Louise Michel, l’influence de l’anarchiste parisienne à Marseille 

Présentation de Louise Michel

Bien en avance sur son temps, encore en 2022, rares sont ceux qui ne connaissent pas Louise Michel. Si elle n’y habitait pas, à Marseille, dans la capitale de la rupture qu’elle symbolise a elle seule par sa force révolutionnaire, anarchiste et féministe, Louise Michel, aura laissé sa trace. Cette personnalité, avant-gardiste et altruiste a su séduire les marseillaises et marseillais qui inauguraient en 2018 une place en sa mémoire.

A peine était-elle née que l’héroïne dérangeait déjà. Fille d’une servante et d’un châtelain, Louise Michel reçoit une éducation faite de culture et lecture, qui feront rapidement naître en elle des idées d’égalité et de justice sociale. Farouchement opposée à l’ordre établi, elle se fait appeler la “vierge rouge” par ses détracteurs qui cherchent à discréditer ses ambitions féministes et égalitaires. Mais pas question de céder à la pression des plus grands. Installée à Paris, elle refuse de prêter serment à Napoléon III, nécessaire pour pouvoir être institutrice à l’époque. Déterminée à provoquer le changement, elle fonde sa propre école, républicaine, mixte et gratuite. Dans la capitale, Louise Michel se rapproche des milieux révolutionnaires et multiplie ses écrits d’opposition. 

1871. Vaillante, rebelle et déterminée, Louise Michel, soldate de la Commune 

Alors que les Parisiens s’unissent contre le gouvernement de Versailles, Louise Michel trouve toute sa place dans la Commune. Pionnière de la lutte économique et sociale qui bouleversera bientôt le pays, elle prône une nouvelle vision des droits des femmes et s’exprime en faveur des ouvriers. Soldat contre les Versaillais, institutrice et infirmière, c’est de ce passé de combattante que l’opinion publique se souviendra.

La vierge rouge inquiète les autorités marseillaises 

Condamnée à plusieurs reprises pour outrage à l’ordre public, déportée sur “La Virginie”, puis amnistiée en même temps que les autres communards, les autorités marseillaises auraient bien sûr aimé que cette boule d’énergie contestataire et provocatrice reste dans la capitale. Mais, bien que davantage active à Paris, les idéaux portés par la féministe se répandent en France et en Europe. A Marseille, où elle se rend à cinq reprises, Louise Michel suscite l’intérêt. A chacune de ses conférences, des milliers de personnes s’abreuvent de ses paroles. 

En 1883, après qu’elle ait organisé une manifestation de chômeurs à Paris réclamant “du pain, du travail ou du plomb”, Louise Michel se fait condamner. A près de 800km, dans la cité phocéenne, les marseillais s’organisent. Pour soutenir la révolutionnaire, ils organisent des meetings, crient à l’injustice et ne cessent de propager ses idées. 

De quoi inquiéter les autorités marseillaises qui s’informent de tous ses faits et gestes. Rue Consolat, dans les locaux du centre international de recherche sur l’anarchisme, au moins sept liasses de documents rendent compte de l’activité de la révolutionnaire de 1880 à 1905. Et jusqu’à son dernier souffle, Louise Michel aura inquiété les forces de l’ordre marseillaises. En 1905, alors qu’elle rentre très affaiblie d’un déplacement en Algérie, Louise Michel rend sa dernière visite à la cité phocéenne. Rue Dugommier, à deux pas de la gare St Charles, au 1er étage de l’hôtel Oasis, des policiers campent. Ils craignent que la septuagénaire, pourtant agonisante, ne se relève et cause un nième trouble à l’ordre public. 

Le dernier souffle marseillais de la révolutionnaire Marseillaise 

Son dernier soupir, le 9 janvier aux alentours de 10 heures et quart, suscite toutes les émotions. Beaucoup évoquent “un incident répugnant”, avec une surveillance accrue des agents de la Sûreté, jusqu’à son lit de mort. A Clemenceau, ses amis écriront : « Louise Michel mourante – Attitude ignoble de la police ». 

Militants socialistes, républicains, syndicalistes, libre-penseurs, anarchistes, laïques, antimilitaristes des Bouches du Rhône, du Var, du Vaucluse et des Basses Alpes se déplaceront pour l’occasion. La population aussi chérira une dernière fois celle qui fut persécutée jusqu’à la fin de ses jours. 

Le 11 janvier, « bien avant l’heure fixée pour les funérailles, une foule immense se porte aux alentours de la maison mortuaire. Le boulevard Dugommier est noir de monde” peut-on lire dans les archives. Le cortège, long de plus d’un kilomètre s’ouvre par le drapeau de la Bourse du Travail et celui de l’Union des Chambres syndicales ouvrières. Drapeaux rouges et couronnes accompagneront le corps de la défunte jusqu’au cimetière Saint Pierre. 

Mais, c’est à Levallois-Perret, auprès de sa mère, que Louise Michel a manifesté le désir de se reposer auprès de sa mère. Afin de réaliser ses dernières volontés, une grande souscription est lancée pour le transfert du corps et de grandes funérailles à Paris. Le 22 janvier, son corps est transféré dans la ville qu’elle aura tant fait trembler. Un immense cortège de 120 000 personnes lui adressent un dernier hommage. 

Un siècle après sa mort, la toponymie de la ville rend hommage à Louise Michel 

Mais loin de taire ses idées, sa mort révélera l’héroïne et gravera son nom dans la mémoire populaire. A Marseille, 113 après son décès, Louise Michel fait encore parler d’elle. En 2018 et contre toute attente, Jean-Claude Gaudin, maire Les Républicains, se montre favorable à l’idée de rebaptiser une place de Belsunce à son nom. Absente jusqu’alors de la toponymie de la ville, contrairement à son plus grand adversaire Adolphe Thiers, pour Audrey.A, bibliothécaire, c’est “la preuve que l’image de Louise Michel dépasse tous les clivages politiques pour ne laisser paraître que sa force idéologique et politique” 

Léa Cornu

Julie Voisin

Marseille à travers ses courants musicaux

Marseille

Marseille et sa musique représentent une véritable histoire d’amour. Depuis des décennies, la ville a vibré grâce au jazz, rock, pop et le hip pop. Retour sur trois styles musicaux qui ont influencé plusieurs générations.

Le jazz et Marseille, une forte relation

Né aux Etats-Unis au sein des communautés afro-américaines, le jazz est un courant musical majeur du 20e siècle. Il n’y a pas que New-York, Chicago ou la Nouvelle Orléans, Marseille aussi a son propre lien.

Aujourd’hui, le Jazz marseillais est plus que centenaire. Des musiciens venus d’Amérique à fond de cale auraient introduit le Jazz dans la cité phocéenne. C’est la grande danseuse Gaby Deslys qui lance officiellement le Jazz dans la ville en 1918.

Synonyme de révolution musicale, le jazz prend de l’ampleur à Marseille. Grâce à son port qui brasse des populations venues de tous les continents, la ville accueille cette musique mondialisée. L’improvisation, la vitalité et la créativité de l’artiste y jouent un rôle majeur. Durant la période de l’’entre-deux-guerres, le jazz conquit le cœur d’un jeune public, notamment des étudiants. La radio et le disque propagent des musiques et des interprètes qui se produisent à Marseille. C’est le début d’une passion mutuelle qui se consommera dans de nombreuses boîtes comme la Chistera, la cave à Jazz de l’AGEM, le Saint-James, le Hot Club ou encore le Pêle-mêle…

Dans les années 1950 – 1960, les styles de jazz se multiplient. De grands interprètes mondiaux et nationaux se rendent à Marseille. Parmi eux figurent Louis Armstrong (qui se produit à Marseille en 1934) – Sidney Bechet – Dizzy Gillepsie – Claude Luter – Thelonius Monk ainsi que Charlie Parker… Des interprètes issus de la Provence se multiplient et prennent parfois une dimension internationale : Marcel Zanini, marseillais d’adoption et grand clarinettiste, Pierre Barbizet qui crée la 1ère classe de Jazz de France au Conservatoire de Marseille, le médecin aixois Jean-Christian Michel, qui mêle Jazz et musique sacrée et contribue à sauver la Abbaye Saint-Victor de Marseille sur l’initiative d’une association de femmes dynamiques.

Depuis les années 1970, des passionnés tels que Roger Luccioni, Jean Pelle et Yves Sportis font vivre le Jazz à Marseille. En 1993, le Festival La Fiesta des Suds met en avant la création dans un contexte Méditerranéen. L’année 2000 marque la 1ère édition du Festival Jazz des Cinq Continents au Palais Longchamp.

Maintenant, il est l’heure de tester vos connaissances …

Le pop rock, un style musical fédérateur

Le pop rock a une histoire assez notable au sein de la ville marseillaise. La scène rock a émergé aux alentours des années 1960. Alors que les premiers artistes francophones émergent, la ville de Marseille voit son premier artiste réussir : Rocky Volcano. Il va connaître un succès retentissant mais son label Philips signe un accord Johnny Hallyday. Rocky Volcano est alors poussé vers la sortie.

Le groupe des 5 Gentlemen goûtera également au succès. Ces étudiants corses proposent leurs propres compositions. Des groupes comme Santa Maria ou Choc sont aussi des groupes qui ont marché mais que sur le court terme. Le groupe Quartiers Nord, lancé en 1977 par Robert Rossi tire leur épingle du jeu.

D’autres groupes plaisent aux Marseillais comme Wild Child. Martin Dupont, Hôtel du Nord et Leda Atomica constituent des scènes new wave (courant musical à la fin des années 1970).

Le public touché est essentiellement jeune et le son les rapprochent. Les concerts et salles n’existent pas encore mais les Marseillais se rejoignent dans les centres sociaux, des chapiteaux ou des cinémas afin d’écouter un genre musical encore nouveau.

Alors que les années passent, c’est le cours Julien qui prend la tournure du pop. Une salle municipale est dédiée en partie au rock et l’Espace Julien programme des écoutes musicales, qui a son succès. Ce n’est qu’une 1986 qu’une salle de concert est créé par la municipalité.

Quelques mètres plus loin, La Maison Hantée représente le premier café-concert rock de la ville.

Le rock prend de l’ampleur. Le cinéma de Saint-Just se transforme en Théâtre du Moulin. L’ancienne usine de tabac de la Seita est également modifiée et devient la Friche de la Belle Mai.

Le rock’n roll change la vision et donne un bon aperçu de la ville de Marseille, reconnue à l’époque comme une ville d’héroïne et de mafia. En 1978, un groupe australien Angel City compose un morceau nommé « Marseille » avec un refrain désormais iconique : « Take me away to Marseille ».

Interview avec Hélène, membre du groupe Plan B reprises Hip Hop et Rock : « Toutes les chansons transmettent de l’énergie »

  1. Qu’aimez-vous dans le rock ?

J’apprécie le rythme et l’énergie qu’il transmet. La puissance des textes est aussi appréciable. Certains textes sont fondamentaux. Mon guitariste aime le son transmis et se régale lorsqu’il joue.

  • Quel message souhaitez-vous faire passer en reprenant le rock ? 

On veut partager notre passion. C’est génial. On reprend des chansons assez connues et de voir que des gens dansent. Les messages sont le partage et la transmission. On aime tous. Au fil des années, quand on voit des gens aimer, on continue.

  • Quelles musiques reprenez vous essentiellement ?

J’aime bien « Police », « Rolling Stones”. Toutes ces chansons transmettent de l’énergie et du surplus. Telephone marche super bien. On joue aussi pour des rassemblements motards et dans des concerts.

Justement, retour sur 10 chansons du rock qui ont marqué …

Le rap, un phénomène intergénérationnel

Les années 1990 marquent un tournant sur la scène musicale marseillaise. Venu des Etats-Unis, le hip-hop débarque dans la cité phocéenne et s’impose tel un phénomène intergénérationnel.

Tout prend racine en 1989 avec le collectif IAM et la sortie de leur projet Concept sous forme de mixtape qui séduit de suite le public marseillais. Le groupe connait un succès fulgurant et s’associe avec la Fonky Family sur le morceau mythique Bad Boys de Marseille, extrait du premier album solo d’Akhenaton Métèque et Mat.

C’est alors qu’émergent des talents comme le Rat Luciano et Sat. C’est avec 3e Œil, Carré Rouge et Psy 4 de la Rime que ce rap moderne du Sud de la France évolue. Des textes à la fois mélancoliques, très engagés, bourrés de rimes riches avec une touche d’humour, de jazz et de funk accentuent l’identité de ce style musical à travers ces groupes. Cette force du collectif révèle ainsi un réel esprit de fraternité et met de côté la concurrence et la rivalité, très présentes dans le hip-hop durant ces années.

Cet esprit traverse alors les générations, notamment avec la compilation 13 Organisé en octobre 2020. Un projet 100% Marseille qui rassemble une cinquantaine d’artistes de la ville autour des mêmes valeurs : la convivialité, le respect, la liberté et la solidarité… Tout ce qui fait de Marseille la capitale du Rap ! 

La capitale du rap, certes, mais c’est l’occasion de revenir sur l’histoire du rap en terre marseillaise …

James Mouton et Gary Cohen

La Cagole : honte ou emblème ?

« Cagole et fière de l’être » illustration de Madmoizelle

« T’y es une cagole ! ». Tout marseillais digne de ce nom a dû entendre cette expression au moins une fois. Utilisée généralement en tant que moquerie voire insulte, le mot s’avère être bien plus que cela. Il blesse certaines personnes mais en solidarise beaucoup d’autres. Parti de Marseille, « cagole » s’étend maintenant à travers toute la France.

Entre « cagar » et « cagoulo »

Le mot cagole a deux origines : la première est tirée du terme provençal « cagar » qui signifie vulgairement « chier ». La cagole signifierait donc à la base une chieuse. Ce mot pourrait aussi être un dérivé de « cagoulo » qui était un tablier porté par les femmes dans les usines de tri et d’emballages de dattes au 20esiècle dans le Sud de la France. De nombreuses salariées dans ces établissements étaient des immigrées italiennes très pauvres. Leurs petits salaires ne leur permettaient pas de vivre donc certaines se prostituaient pour pouvoir se nourrir. 

Lorsque l’on cherche dans le dictionnaire du Larousse, la définition exacte est : « dans le sud-est de la France, jeune femme extravertie, un peu écervelée et vulgaire ». Celle du Robert diffère légèrement : « Jeune fille, jeune femme qui affiche une féminité provocante et vulgaire ». Le terme cagole est tranché, il rime avec vulgarité et extravagance. 

Vers une réinvention du terme…

Peu utilisée pendant de nombreuses années, « cagole » a fait son retour vers la fin des années 1980. Son côté péjoratif s’est atténué pour laisser place à de multiples interprétations. Mais à l’opposé, on trouve aussi « icône marseillaise, figure d’une femme qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et qui fait ce qu’elle veut ». Ce qui était insultant et méprisant auparavant et maintenant brandit par certaines (certains) comme un symbole de fierté. Fierté d’être marseillaise, fierté d’assumer sa féminité. 

Cago-féministe jusqu’au bout des ongles

Un concours pour élire la Miss Cagole était organisé à la fin des années 1990 à La Plaine. La marque écoféministe Cagole Nomade a décidé de le remettre au goût du jour… Écoféministe ? C’est un courant philosophique, éthique et politique, oscillant entre pensées féministes et écologiques. « Pousser les gens à lâcher prise, et surtout à montrer toutes les formes de beauté », l’évènement est aussi opposé aux critères de l’élection Miss France. 

Cette nouvelle réinterprétation est aussi utilisée par les marques pour assoir leur position et faire parler d’elles. La star incontestée du luxe et de la provoc’, Kim Kardashian est apparue dans la nouvelle collection de la marque Balenciaga. Rien d’extraordinaire pour le commun des mortels, mais a son bras balancé le nouveau sac « Le Cagole ». Issu de la collection 2021 et réinventé du mythique sac « Motorcycle bag » des années 2000, ce sac dont « on retiendra la féminité légèrement au-dessus de la moyenne et un peu provocante » assure Vogue. De manière plus local, la marque de vêtement La French Pique table sur une image radicale de la cagole, revisitée sur La Joconde.

En plus des vêtements, la Cagole est aussi utilisée dans la commercialisation de produit alimentaire. « Qui dit virée à Marseille dit dégustation de La Cagole ! » écrit le compte Instagram de la bière marseillaise La Cagole. Leur logo utilise l’image de la femme légèrement stéréotypée aux lunettes de soleil énorme, la bouche pulpeuse et aux incontournables créoles.

« Moi c’est Ninette la cousine de Kim Kardashian »

Au-delà de l’évolution sociale et marketing, les humoristes s’en emparent et jouent des clichés comme la comédienne et chanteuse Camille Lellouche. Elle s’est transformée en « Ninette, la cousine de Kim Kardashian », d’abord sur des vidéos Instagram puis en l’incluant dans ses spectacles. 

Qu’elle soit critiquée ou admirée, la cagole fera toujours parler d’elle !

L’histoire du métro marseillais

De 1918 à nos jours, découvrez l’histoire du métro de Marseille de sa conception à son développement. Un métro qui a changé la ville et qui la représente à travers les noms de ses stations.

Un projet qui démarre lentement

Le premier projet de métro marseillais en 1918.

En 1918, au sortir de la guerre, Marseille souhaite créer un métro. Paris l’a déjà fait au début du siècle et la mairie veut l’imiter. Un projet est donc établi par la Compagnie d’électricité de Marseille, future antenne locale d’EDF. Le tracé ressemble à celui d’aujourd’hui. Une ligne doit alors relier la Joliette avec le rond-point du Prado. Une autre de la gare d’Arenc (Joliette) jusqu’aux Chartreux (4e arrondissement). 

Mais la compagnie générale des tramways français, qui contrôle à l’époque la région en couvrant une zone allant d’Aix-en-Provence jusqu’à Aubagne, s’oppose au projet qui ne voit pas le jour. C’est le début d’une longue rivalité qui privera les marseillais d’un réseau de métro pendant plus de 50 ans supplémentaires. 

Bis repetita en 1937 lorsque la Société pour l’étude du chemin de fer métropolitain de Marseille propose un projet trop cher pour la ville qui priorise un autre chantier… la rénovation du tramway. Les autres plans des années 40 seront empêchés par la guerre et l’urgence de reconstruction. 

C’est la disparition de la CFGT en 1953, aspirée par Veolia, qui crée un réel besoin de métro à Marseille. 10 ans plus tard, la ville a besoin de désengorger le trafic routier du centre-ville. L’idée du métro est donc remise sur la table par l’ancêtre de la RTM, la régie autonome des transports de la ville de Marseille (RATVM). La base du projet est née. 

Installation et développement 

C’est donc en 1973 que le projet est validé et que les travaux commencent dans la cité phocéenne. Un chantier XXL qui comprend forage, construction des sections de viaducs et de dépôts et des tunnels. 

L’attrait des marseillais est immédiat et lorsque des journées portes-ouvertes sont organisées en février 1977, c’est 70 000 personnes qui viennent essayer ce nouveau moyen de transport. C’est plus que la capacité maximale du stade Vélodrome aujourd’hui. 

L’année suivante, la première ligne est ouverte entre Saint Charles et la Rose. Il faudra attendre jusqu’en 1986 pour voir la deuxième entre Castellane et la Joliette. La dernière modification, à ce jour, est l’ajout de la station Gèze en 2019. 

Le métro marseillais rassemble aujourd’hui 31 stations pour 22,7 km de rails. Il accueillait en 2017 77 millions d’usagers selon la RTM (régie des transports métropolitains), l’organisme appartenant à la municipalité qui gère le réseau. 

Un nouveau projet est au cœur de l’expansion de la ville et du développement des transports. Une troisième ligne pourrait apparaître d’ici à 2030 afin de désenclaver les quartiers sud et nord de la ville.

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L’origine du nom des stations 

La station de métro centrale de Marseille, Saint-Charles, tire son nom de Charles Borromée, un archevêque et cardinal de l’église de Milan au XIVe siècle. Le même Saint-Charles qui est célébré le 4 Novembre par exemple.  

D’autres stations ont été nommées comme le quartier où elles sont situées. Baille par exemple se situe sur le boulevard Baille. Un boulevard qui s’appelle aussi grâce à Pierre-Marie Baille, un homme politique français très influent à la fin du XVIIIe siècle et qui possédait tous les bâtiments du boulevard marseillais. 

Pour ce qui est du Rond point du Prado, il a été nommé, comme l’avenue, par Antoine Théodore Bernex, maire de Marseille entre 1864 et 1870. Il s’est inspiré du musée du Prado à Madrid. L’un des plus grands musées du monde bâti en 1819. 

Samuel Troccaz et Adrien Etiemble