Le supportérisme à l’heure de la COVID-19

OM : les supporters donnent de la voix malgré la COVID

Privés du Vélodrome depuis mars, les tifosis olympiens s’adaptent tant bien que mal pour continuer d’afficher leur soutien à l’Olympique de Marseille.

OM – Saint-Étienne : un virage vide mais des banderoles en guise de soutien. (Source Eurosport)

Dans un Vélodrome rendu vide par les mesures sanitaires prises par le gouvernement, les supporters tentent de soutenir leur équipe en déployant des banderoles dans le stade et en escortant le bus des joueurs les jours de matchs. Mais s’ils comprennent ses mesures, les joueurs et surtout les supporters attendent avec impatience de pouvoir retrouver l’ambiance des grands soirs.

« On est (toujours) là ! »

Depuis le 6 mars et un Marseille – Amiens (2-2) devant 49 748 personnes, les ultras n’ont plus la possibilité de se rendre à l’Orange Vélodrome. Ces derniers n’en n’oublient pas pour autant l’OM. Les membres des différents groupes redoublent d’imagination pour continuer de soutenir les joueurs et montrer leur amour indéfectible au club de la cité phocéenne. « On essaye de montrer qu’on est derrière eux quoi qu’il arrive. On ne peut pas être avec eux dans le stade mais au moins ils voient qu’on est là ! », se targue le président des Ultras Marseille, Christophe Bourguignon.

Pour montrer leur présence, tous les moyens sont donc bons, explique le leader du plus ancien groupe ultra français, fondé en 1984, Christophe Bourguignon. « On installe des banderoles avant les matchs. On se rassemble souvent devant le centre d’entraînement de l’Olympique de Marseille, à La Commanderie. Et ça nous arrive aussi d’organiser des cortèges du bus des joueurs à moto. On sort les fumigènes tout le long du trajet. C’est un peu notre façon de s’adapter. » Mais le principal lieu pour montrer leur soutien reste l’enceinte du boulevard Michelet, souligne le représentant historique des South Winners 87, Rachid Zeroual. « On a un moyen d’expression, qui est le virage Sud. On se contente de ça. Les tifos et les banderoles sont les meilleurs moyens de montrer notre soutien aux joueurs. »

Un soutien loin de passer inaperçu du côté du club et des joueurs. En témoigne les nombreuses vidéos et photos postées par les joueurs sur les réseaux sociaux lors de leur retour à l’aéroport de Marignane après leur victoire (0-1) face au PSG en septembre dernier (cf. ci-dessous) ; ou encore lors de l’escorte de leur bus avant le match contre Manchester City en Ligue des Champions.

« On rentre à la maison »

En-dehors des banderoles, des tifos et des cortèges, les ultras marseillais sont dans l’expectative. Ils n’ont pas d’autre choix que de prendre leur mal en patience, dans l’attente de pouvoir reprendre place dans l’un des deux virages de l’Orange Vélodrome. « Nous on installe des tifos avant les matchs, puis on rentre à la maison, de toute façon on ne peut faire que ça », se résigne le leader du plus important groupe de supporters en termes d’adhérents, Rachid Zeroual. Quant à Christophe Bourguignon, président des Ultras Marseille, un autre groupe du virage Sud, ce dernier se montre tout aussi fataliste : « Pour le moment on accepte la situation parce que tout le monde souffre. Mais on ne va pas éternellement regarder les matchs devant la télé. »

Pourtant c’est bien la raison qui l’emporte sur la frustration de ne pas pouvoir encourager son équipe directement depuis les gradins. En témoigne Christophe Bourguignon, qui au-delà de son statut de président des Ultras, se montre responsable. « On se rassemblait au local les soirs de matches, mais depuis l’annonce du couvre-feu et du confinement on reste chez nous. Il faut rester sérieux face à ce virus. On doit aussi montrer l’exemple. » Un constat également partagé par Ronan Evain, Directeur de l’association Football Supporters Europe (FSE), qui rassemble des groupes de supporters et d’ultras issus de 48 pays disséminés à travers toute l’Europe. « Les groupes de supporters, les groupes ultras et l’Association Nationale des Supporters, ont appelé à la prudence plutôt qu’à un retour précipité dans les stades. »

« Tout le monde ou personne »

Les joueurs et les supporters commencent à trouver le temps long. Les uns regrettent l’absence des supporters, les autres leur impossibilité de se rendre au Vélodrome pour encourager leur équipe. Une situation qui devient même difficile à supporter pour les plus passionnés. « J’ai des collègues qui ne tiennent plus en place. L’OM c’est leur vie, c’est notre vie. Si on ne va plus au stade, on ne sert plus à rien, le foot sans supporter c’est inconcevable », affirme le leader des Ultras Marseille. Même son de cloche du côté des joueurs. « Cela fait des années que je suis à l’OM, j’ai l’habitude de voir un public de folie, qui pousse. L’atmosphère et l’ambiance sont totalement différentes. C’est perturbant », expliquait Florian Thauvin en conférence de presse avant la réception de Bordeaux. Or, depuis le début de la saison les joueurs ont dû s’habituer à un stade silencieux. Une atmosphère qui ne semble d’ailleurs pas réussir au club puisque depuis le début de la saison, à domicile, l’Olympique de Marseille n’a remporté que cinq de ses treize matchs toutes compétitions confondues. Preuve qu’au-delà de l’ambiance qu’ils mettent, les supporters marseillais ont un rôle à jouer dans les résultats de leur club.

Malheureusement, l’attente des supporters et des joueurs risque encore de durer de longs mois. « On ne sélectionnera pas nos membres. C’est tout le monde ou personne. Seulement 1 000 ou 5 000 personnes ça ne représente rien du tout. Si la jauge passe à 20 000 ou à 30 000 spectateurs, on trouvera une solution pour respecter les distanciations sociales et les gestes barrières », revendique Rachid Zeroual, représentant des South Winners, l’un des six groupes de supporters reconnues par le club. Une décision compréhensible, justifiée et surtout raisonnable selon le Directeur de l’association Football Supporters Europe, Ronan Evain. « Les groupes n’y vont pas parce qu’ils savent qu’ils devraient faire le tri parmi leurs membres et qu’il serait compliqué, même impossible, de respecter les obligations en termes de distanciations sociales. »

Clément MANZI

13 réponses sur “Le supportérisme à l’heure de la COVID-19”

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