Impasse Jules César, quelle est l’origine de ce nom ?

Dans les environs du boulevard Chave, cette impasse du 5ème arrondissement de Marseille porte un nom plutôt étonnant. Mais d’où vient-il ?

Impasse Jules César © Office du tourisme de Marseille

Une référence à l’empereur César ?

L’impasse Jules César dans le 5ème arrondissement porte un nom plutôt original. En effet il est étonnant de constater qu’une rue porte le nom de son célèbre envahisseur.


On pourrait croire qu’il ressort de cette appellation une sorte de revanche en référence à l’empereur romain et son siège de la cité phocéenne conduit par Caius Trebonius et Decimus Junius Brutus. Une bataille qui se conclut par la défaite des Marseillais. Mais l’appellation de cette rue aurait en fait une toute autre origine !
Cette impasse a été construite par un certain nommé Girard un entrepreneur maçon, père de trois enfants…Marius, Jules et César. Il aurait nommé sa rue du nom de deux de ses enfants. La bonne appellation aurait donc été l’impasse Jules et César.

Une simple faute de frappe


Mais une erreur de gravure sur la plaque de la rue est l’occasion de revenir en détails sur le siège de Massilia, un épisode de la guerre civile de César qui se déroule en 49 av. J.-C.
Au cours de cette guerre, Pompée le Grand et Jules César cherchent tous les deux l’appui de Marseille, cité commerciale riche et prospère de la Méditerranée occidentale.
César décide de porter la lutte contre ses adversaires en Hispanie citérieure (Espagne), mais ne disposant pas de flotte, il gagne l’Espagne par la voie terrestre. En chemin, il se heurte à l’opposition de Marseille. César engage des négociations pour obtenir le passage et une alliance avec la ville.


Il n’y réussit pas car entre-temps Lucius Domitius Ahenobarbus, représentant du parti pompéien arrive dans la cité par la voie maritime. Le siège est conduit par les « césariens » sur le front terrestre avec grande utilisation de machines de guerre, auxquelles les Marseillais répondent en tentant de diminuer la pression sur la cité par des sorties. Ils opéraient surtout de nuit, parvenant à incendier les tours de garde. Mais le siège se serait résolu seulement sur mer, où les assiégés utilisent le meilleur de leurs forces. Par deux fois ils essaient de forcer le blocus naval, mais malgré leur supériorité technique et échouent.

Clémence Rohaert