Un an de restrictions sanitaires à Marseille

Des Français rapatriés de Wuhan à la transformation du stade vélodrome en centre de vaccination, retour sur les événements marquants de la crise sanitaire à Marseille

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La ville de Marseille (Bouches-du-Rhône) ©Le Routard

Le 9 février 2020, 38 Français ont été rapatriés de Wuhan en Chine, le berceau de l’épidémie. Ils ont atterri sur la base militaire d’Istres près de Marseille où ils sont restés en quarantaine pendant 14 jours. Ce vol était le troisième à ramener des Français fuyant le début de l’épidémie de Covid-19.

Le 19 février, la station balnéaire de Carry-le-Rouet a accueilli les 200 premiers rapatriés Français en provenance de Wuhan. Les Français en provenance de Chine avaient été placés en quarantaine dans un centre de vacances.

« Nous avons estimé que la Covid-19 pouvait être qualifiée de pandémie »

Le 11 mars 2020, le directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qualifie pour la première fois le Covid-19 de pandémie mondiale.

« Ces deux dernières semaines, le nombre de cas de COVID-19 hors de ‎Chine a été multiplié par 13 et le nombre de pays touchés a triplé. ‎On compte désormais plus de 118 000 cas dans 114 pays et 4291 ‎décès. Nous avons par conséquent estimé que la COVID- 19 pouvait être ‎qualifiée de pandémie. »

a déclaré Tedros Adhanom, le directeur général de l’OMS

Une mesure inédite, le confinement

Le 16 mars 2020, le président de la République, Emmanuel Macron annonçait la mise en place d’une mesure inédite en France, le confinement du pays. Au premier jour du confinement, les habitants du quartier de Noailles à Marseille, s’étaient précipités sur les étals du marché pour faire leurs dernières courses avant de rester à leur domicile.  Dans les rues du 5ème arrondissement, au même moment, il n’y avait personne dans les rues aux abords du vieux port. La date du 11 mai sonne la fin de ce qui a été une épreuve pour un grand nombre de Français.

Face à la circulation active du virus dans le département des Bouches-du-Rhône, le gouvernement avait imposé à partir du 26 septembre, la fermeture des bars et restaurants à 23 heures alors que la saison estivale n’était pas achevée. Jean Castex avait annoncé que si cette mesure n’entraînait pas de conséquences positives, un reconfinement serait envisagé.

Les Marseillais retrouvent le confinement

Le 28 octobre, le président de la République a annoncé un reconfinement sur l’ensemble du territoire nationale à compter du 29 octobre 2020 à minuit. Le 24 novembre, Emmanuel Macron donne les étapes de l’assouplissement progressif du confinement. Le 26 novembre, les restaurateurs et hôteliers marseillais ont manifesté pour la réouverture de leurs établissements, générant une vague de soutien en leur faveur.  La fin de ce deuxième confinement est annoncée au 15 décembre par le président de la République. Dans le même temps, un couvre-feu dès 20 heures est établi à compter de cette même date.

Le vaccinodrome

Dans le but d’intensifier le rythme des vaccinations, le stade Vélodrome est transformé en centre de vaccination le lundi 15 mars 2021. Le « vaccinodrome » ouvre sept jours sur sept pour accueillir les personnes de plus de 75 ans et celles de plus de 50 ans atteinte de comorbidité ou d’une pathologie à haut risque.

Infographie : retour sur les événements marquants de la crise sanitaire à Marseille

Sources : France Info , MarsActu , France Bleu, 20Minutes, CNews, l’Info du Vrai.

Le 8 avril 2021

Eléazar Toulon

Covid-19 : Un an après Marseille reste mobilisée

Un peu plus d’un an après qu’un Centre de Vacances de Carry-le-Rouet ait accueilli 181 rapatriés de Wuhan, la situation à Marseille, troisième plus grande ville de France a évolué.  

Des Marseillais masqués se baladant sur le Vieux-Port.

Des Marseillais vigilants face à la Covid-19 ! Déjà un que les premiers cas de la Covid-19 ont été recensés en France et la pandémie est toujours là. Malgré deux confinements en Mars 2020 et en octobre de cette même année, le nombre de cas dans les hôpitaux universitaires marseillais restent élevés et viennent même depuis début avril de dépasser les 300 cas.  

Une situation préoccupante alors que la majorité des Marseillais ont respectés les mesures instaurées par le gouvernement, port du masque, respect des gestes barrières. Afin de palier à une recrudescence du nombre de nouvelles personnes contaminées, Marseille a mis en place à partir de fin octobre 2020 des unités mobiles de dépistages de la Covid 19 notamment sur le parvis de la Gare St-Charles. Là-bas, les personnes testées pouvaient avoir leur résultat sous 48 h et rapidement s’isoler en cas de contamination. Mais malgré tous ces efforts, Marseille reste encore un gros foyer de cas. 

Le vaccin, la dernière chance !  

La mairie de Marseille qui voit le vaccin comme l’ultime solution pour vaincre la pandémie a ouvert le 18 janvier 2021 son premier centre de vaccination à l’Hôtel de Ville. Deux autres centres ont par la suite ouverts courant février, mais c’est véritablement le 15 mars 2021 que Marseille a vraiment décidé de renforcer la vaccination.  

En effet, ils ont ouvert quatrième centre vaccinal au Stade Vélodrome, le plus grand de la région. Lors de son inauguration, le maire de Marseille Benoit Payan a déclaré “avoir la capacité de vacciner des milliers de personnes”. Il reste donc maintenant au Gouvernement d’envoyer un maximum de doses afin que les paroles du socialiste, se transforment en actes. 

L’identité marseillaise à l’épreuve de l’année Covid

Marseille

Touchée mais pas coulée, Marseille chavire depuis un an, au gré de l’année Covid qu’elle vient de traverser. Entre évènements et personnages marquants, la capitale du sud de la France fait face aux coups durs avec sa valeur refuge : son identité.

Le covid aura marqué l'année des marseillais, mais pas que...
Le covid aura marqué l’année des marseillais, mais pas que… crédits Pinterest Françoise Nicolas

Le 17 mars symbolise « Un an » du premier jour du premier confinement, mais ce n’est pas vraiment une date anniversaire comme les autres. Le 31 janvier 2020, sous l’œil des médias du monde entier, 200 Français de Wuhan sont rapatriés à Carry-le-Rouet. Marseille est “entrée en guerre » pour reprendre une expression consacrée. Le cadre permet de s’évader mais pour les expatriés de retour le cœur n’y est pas : ils sont placés en confinement pendant 14 jours.

La pandémie aura également mis à mal ses re(pères). La petite Noa, née le 7 octobre 2020 à Marseille, n’existe pas aux yeux de la loi. Tous deux atteints de la Covid au moment de l’accouchement, ses parents n’ont pas pu déclarer sa naissance à temps. Elle est malgré elle l’un des dommages collatéraux de la Covid.

Personnage à l’identité forte et souvent déroutant, le professeur Didier Raoult, à la tête de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection (IHU) de Marseille va défrayer la chronique. Ce médecin et chercheur de 68 ans, au CV aussi prestigieux que sa réputation est controversée, assure avoir trouvé un traitement efficace contre le Covid-19, la Chloroquine.

L’OM, le phare de Marseille

Difficile d’évoquer cette année Covid à Marseille sans parler de son club de foot cosmopolite, pilier de son identité. Et qui de mieux que Pape Diouf pour incarner cela. L’ancien président de l’OM, Pape Diouf, est décédé le 31 mars 2020 au Sénégal, après avoir été contaminé par le coronavirus. Il laisse derrière lui un parcours remarqué et remarquable. Les Marseillais sont orphelins de l’homme qui maniait le verbe comme personne.

Sportivement en crise profonde, le club marseillais se sera distingué en dehors des terrains. L’OM ouvre durant le premier confinement son centre d’entrainement Robert Louis-Dreyfus à des femmes battues.

Enfin, il est important de rappeler que l’OM est à nouveau depuis le 15 mars “à jamais les premiers”. Exit les actuelles médiocres performances sportives, place à la vaccination. Cela faisait longtemps que le stade Vélodrome n’avait pas connu une telle affluence. Présents sur place, des Marseillais, venus se faire injecter des doses de vaccins dans le premier vaccinodrome en France.

https://view.genial.ly/606eda0253c43e0d6d0d987a/video-presentation-marseille-lannee-covid
Réalisé par Najib Boulaaouin 8/04/21
L'association Ambassade de Marseille lance la "carte d'identité marseillaise". Une carte bleue et blanche aux couleurs de la ville et de l'OM.
L’association Ambassade de Marseille lance la « carte d’identité marseillaise ». crédits : France Bleu

Les étudiants remontés contre le nouveau confinement

Depuis les annonces d’Emmanuel Macron, les étudiants français sont désespérés. Collégiens et lycéens, qui doivent passer, respectivement, leur brevet et leur baccalauréat se retrouvent chez eux. Les fantômes de l’année scolaire 2019-2020 refont surface. Pour rappel, les élèves n’avaient pas passé leurs épreuves et avaient été noté sur le contrôle continu.

A cause de la dernière allocution d’Emmanuel Macron, c’est une grande partie de la France qui s’arrête à nouveau. Environ un an après le premier confinement, la grande majorité des Français devront rester à leur domicile. Les commerçants qualifiés comme non essentiels, les restaurants, les cinémas notamment auront pour obligation de ne plus ouvrir leurs portes sur la période de quatre semaines annoncées par le Président de la République. Les étudiants, souvent touchés par des cas de dépression massive depuis l’arrivée du coronavirus en France, seront eux aussi renfermés chez eux.

Nouveau coup au moral des étudiants

Dans cette période compliquée, dans laquelle les contacts entre chaque personne sont très restreints voire inexistants, les gens ont besoin d’interaction, surtout les jeunes. Certains d’entre eux se retrouvent seuls dans leur appartement étudiant, lorsqu’ils ont la chance d’en avoir un. Dans ces conditions, il est compliqué de suivre les cours comme il le faut. Les élèves qui ont des examens, c’est-à-dire les étudiants en 3ème, en 1ère et en Terminale, ne sont pas fixés quant à la tenue des épreuves.

Des problèmes avec les cours en visioconférence

Alors que les cours à distance viennent à peine de reprendre pour certains, il semblerait que de nombreux bugs soient survenus, au point de paralyser les cours. S’il s’agit, d’après l’hypothèse du ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer, d’une « très forte attaque informatique venue de l’étranger », il semblerait plutôt que l’Education Nationale n’est pas pris les mesures suffisantes pour accueillir ce pic d’élèves sur leur plateforme. Cette situation s’était déjà produite à plusieurs reprises lors du premier confinement notamment.