L’intelligence collective pour sortir du technocapitalisme

[et_pb_section fb_built= »1″ fullwidth= »on » _builder_version= »4.4.3″ background_color= »rgba(0,0,0,0.8) » background_image= »https://polovich-makenews.pf26.wpserveur.net/wp-content/uploads/2020/04/airport-bank-board-business-534216.jpg » custom_margin= »|-60px|||| » animation_style= »fade »][et_pb_fullwidth_header title= »L’intelligence collective pour sortir du techno-capitalisme » text_orientation= »center » _builder_version= »4.4.3″ title_font= »Montserrat|||on||||| » title_text_align= »center » title_font_size= »57px » content_font_size= »25px » background_color= »rgba(0,0,0,0.28) » background_enable_image= »off » parallax= »on » custom_padding= »310px||||| » animation_style= »fade » title_font_size_tablet= »69px » title_font_size_phone= »58px » title_font_size_last_edited= »on|tablet » title_text_shadow_style= »preset1″]

 

 

Le Covid-19, ce « petit machin », dévoile les errements des sociétés modernes. Renaud Vignes, docteur en économie à l’Université Aix-Marseille, perçoit l’affrontement entre l’illibéralisme numérique et l’intelligence collective comme l’enjeu majeur du monde de demain.

[/et_pb_fullwidth_header][/et_pb_section][et_pb_section fb_built= »1″ specialty= »on » _builder_version= »4.4.3″][et_pb_column type= »1_2″ specialty_columns= »2″ _builder_version= »3.25″ custom_padding= »||| » custom_padding__hover= »||| »][et_pb_row_inner _builder_version= »4.4.3″][et_pb_column_inner saved_specialty_column_type= »1_2″ _builder_version= »4.4.3″][et_pb_text _builder_version= »4.4.3″ animation_style= »fade »]

Le temps se raréfie

« Il ne faut jamais oublier que le monde d’avant, celui du 31 décembre 2019, ce monde allait très mal. Que ce soit l’économie, l’environnement ou le social ». Une piqûre de rappel jugée nécessaire par Renaud Vignes. Docteur en économie à l’Université d’Aix-Marseille -AMU- il a écrit un livre, l’Impasse, publié en décembre 2018. Dans son ouvrage il développe sa théorie de la réintroduction du temps et de l’espace en économie comme voie de dépassement du technocapitalisme, caricature du libéralisme. « Le monde a accéléré dans sa financiarisation, dans son éloignement et dans sa numérisation. Et plus personne n’arrive à suivre », diagnostique l’économiste.

Puis, un « petit machin » s’est incrusté dans les rouages de la machine. Les médecins l’appellent Covid-19 : un minuscule virus qui met à genoux les sociétés modernes. Le monde entier le connaît puisque plus de la moitié de la population mondiale se retrouve confinée par sa faute. « C’est comme les voitures de plus en plus sophistiquées ou les fusées : le moindre bout de chiffon peut faire exploser la machine quand elle est défectueuse. Ce petit machin révèle d’immenses problèmes et questionne notre civilisation », juge Renaud Vignes.

« Mon livre l’Impasse pose le diagnostic d’un affrontement entre deux visions du monde centré autour de l’accélération du temps, de sa raréfaction. Je pense, vu la situation actuelle, que mon analyse est la bonne », explique le professeur à AMU. Son travail académique est devenu concret et « passionnant » avec la crise dangereuse que les sociétés technocapitalistes traversent.

Homo Festicus Numericus : une crise anthropologique

 « Ma grande surprise fut à quel point rapidement beaucoup de monde ait perçu l’isolement dans lequel le système les a placés comme une perte d’intelligence. Pourtant, on a plus de temps qu’avant », observe Renaud Vignes. Les médias publics, par exemple, font un effort avec des films et documentaires labellisés nation apprenante et d’innombrables initiatives individuelles voient le jour. « C’est un vrai moment de réflexion, un vrai moment d’inversion de nos valeurs. Ce que le coronavirus nous impose c’est de revisiter la société de l’individualisme. On est, je pense, vraiment dans la confrontation dure avec le système qu’on a voulu nous imposer », estime le professeur en économie.

Le technocapitalisme promeut la fin de la rationalité de l’homo economicus. « La vision qui sous-tend le système est une vision aberrante : l’Homme est incapable de se débrouiller tout seul puisque le monde va trop vite. Il est devenu un Festicus Numericus, tout juste bon à consommer. En terme économique c’est la notion de rationalité limitée. Et pour dépasser cette barrière on va utiliser les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle », décrit Renaud Vignes.

Qui n’a pas entendu parler de l’application StopCovid ? Un autre « petit machin » d’apparence innocente. « Elle fait partie des réponses du technocapitalisme. L’individu n’est plus capable de se discipliner alors petit à petit on va le faire à sa place grâce à la captologie. C’est une vision que je refuse totalement. Pour moi l’Homme n’est pas un abruti », assène le docteur en économie. Des petits pas qui conduisent l’individu-consommateur à l’utopie décrite par Orwell ou Huxley.

La vitrine des promesses du technocapitalisme se trouve en Chine. « La Chine fait ce dont les GAFAM rêvent. Les Chinois travaillent dur, ils sont fichés avec un système de note social, ils se dénoncent entre eux… C’est le laboratoire de l’Homme augmenté par la technologie. L’individu ne doit plus se poser de question : tout est normalisé et les déviants sont pointés du doigt », décrit Renaud Vignes. Mais une alternative existe.

La solution est dans l’humain

Pour sortir de l’impasse, le livre éponyme apporte un élément de réponse qui passe par le concept de mésoéconomie. « Elle n’est pas seulement un juste milieu entre la micro et la macroéconomie. La mésoéconomie intègre le fait que les comportements des agents sont influencés par le territoire sur lequel ils sont. D’où la prise en compte de l’espace en plus du temps comme réponse à la crise anthropologique ».

Ce concept s’articule autour de la théorie de l’intelligence collective, tout droit inspirée du philosophe John Dewey. « Maintenant depuis mi-2019, mon travail consiste à me demander : qu’est-ce qu’on fait ? J’ai utilisé la pensée de Dewey, mais aussi Amartya Sen et Elinor Ostrom, pour réfléchir à la production de l’intelligence collective. Je ne fais que prolonger leurs pensées. Tous posent comme principe l’intelligence collective comme alternative à l’individualisation et au fractionnement. L’individu est augmenté dans sa relation à l’autre : la puissance d’agir pour transformer le système se situe dans nos libertés », explique Renaud Vignes.

Des expérimentations grandeurs natures se multiplient. Parmi elles, Nos quartiers demain est une association un peu particulière. Elle s’était opposée au projet de fusion de clinique privé à deux pas de la Timone. « Puis ils ont fait le pari fou d’être capable de proposer un projet alternatif. Pendant un an ils ont travaillé à cela. Je les ai aidés dans leur démarche, en leur donnant des pistes, des documents. Ils ont organisé des ateliers-débats entre citoyens et se sont entretenus avec l’INSEE ou encore l’ARS -Agence Régional de Santé- pour passer d’un projet de contestation à un projet collectif. C’est un lieu d’expérimentation démocratique dont l’illustration parfaitement viable économiquement est le Park Slope Food Coop à Brooklyn ou encore les initiatives citoyennes et démocratiques à Barcelone », explique l’économiste.

Nos Quartiers Demain, modèle alternatif en France

Depuis plus d’un an, Renaud Vignes remarque les responsabilités de plus en plus importantes endossées par les associations et collectifs marseillais. « C’est à l’intérieur du collectif que l’individu se réalise. Et on le voit avec le retour de l’esprit civique à Marseille. Pour moi depuis les effondrements du 5 novembre, ce sont les collectifs qui ont tenu la ville. Ils ont réussi à mettre en place des choses incroyables face à des politiques qui sont absents. Que ce soit sur la question du PPP dans les écoles, la charte du relogement, l’arrêt de la fusion des cliniques privées Beauregard et Vert-Coteau sur la friche de l’ancien collège Louis Armandou ou encore le mouvement Laisse béton. Je pourrais en citer énormément. Pour moi, c’est la démonstration de l’intelligence collective », estime Renaud Vignes.

Nos quartiers demain est un potentiel modèle en France pour tracer les contours du monde post-coronavirus. « C’est pour moi un laboratoire grandeur nature sur deux hectares pour tester et observer tout ce dont je parle dans mes travaux. Le but est non seulement de grandir les acteurs impliqués dans cet espace mais aussi l’espace en lui-même », explique l’auteur de l’Impasse. Pour mettre en œuvre l’intelligence collective, le docteur en économie pose deux conditions nécessaires tout droit tiré de ses travaux : avoir le temps et se rapprocher. « Et cela entre forcément en conflit avec les forces accélératrices que sont la start-up nation et les grandes puissances monopolistiques. Elles souhaitent seulement augmenter leur pouvoir de contrôle et leur chiffre d’affaire », analyse-t-il.

« Pour moi la lutte va se faire entre ce que j’appelle l’illibéralisme numérique et les sociétés qui misent sur l’intelligence collective. Ces forces illibérales souhaitent reprendre le monde là où elles l’avaient laissé avant le Covid. Business as usual [les affaires continuent, NDLR]. Ça n’a strictement aucun sens. Il faut inventer autre chose », s’insurge Renaud Vignes. Quelle forme pourrait prendre le projet citoyen sur la friche de l’ancien collège Louis Armandou pour répondre au technocapitalisme ? « Nous avons bien avancé et des annonces seront faites prochainement », dévoile Renaud Vignes qui publiera également un livre au second semestre, dans la continuité de l’Impasse. Quel sera son titre ? « Je n’ai pas encore de titre défini mais j’aimerai inclure le mot temps ». L’éditeur de l’ouvrage est lui déjà dans la poche.

[/et_pb_text][/et_pb_column_inner][/et_pb_row_inner][et_pb_row_inner _builder_version= »4.4.3″][et_pb_column_inner saved_specialty_column_type= »1_2″ _builder_version= »4.4.3″][et_pb_text _builder_version= »4.4.3″]

Jérémy Duprat

[/et_pb_text][/et_pb_column_inner][/et_pb_row_inner][/et_pb_column][et_pb_column type= »1_2″ _builder_version= »3.25″ custom_padding= »||| » custom_padding__hover= »||| »][et_pb_code _builder_version= »4.4.3″ width= »118% » module_alignment= »left » height= »1107px » max_height= »1107px » custom_margin= »|-25px|-2px||| » custom_padding= »|9px|0px||| » animation_style= »fold » animation_direction= »right » animation_duration= »1350ms » animation_delay= »3000ms » animation_intensity_fold= »89% » animation_speed_curve= »linear »]

[/et_pb_code][/et_pb_column][/et_pb_section]

29 réponses sur “L’intelligence collective pour sortir du technocapitalisme”

  1. Ping : bonanza178
  2. Ping : ccaps.net
  3. Hi there to all for the reason that I am genuinely keen of reading this website’s post to be updated on a regular basis. It carries pleasant stuff.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *