Karaté, boxe… À Marseille, ces disciplines sportives de combat ont repris du service en septembre malgré la pandémie de coronavirus. Mais depuis le second confinement, les sportifs et clubs sont à l’arrêt. Adaptation, pratiques illégales, annulation d’événements, la Covid-19 met les sports de combat au tapis…
L’ancien grand champion de Karaté avec 12 titres de champions d’Europe individuel, Alexandre Biamonti organise désormais des stages fédéraux pour la Ligue régionale PACA. Cet été, il a dû annuler ces événements, un coup dur pour l’athlète marseillais “Depuis l’arrêt de ma carrière, transmettre est fondamental pour moi. Annuler les stages pour les enfants, je l’ai très mal vécu”. Récemment touché par la Covid 19, il comprend la gravité de la maladie et interpelle les sportifs qui ne respectent pas les gestes barrières, “Pour avoir été contaminé, je peux vous dire que ce n’est pas du tout agréable. Quand je vois certains gérants de salle ou sportifs continuer à ouvrir de manière illégale, j’ai envie de leur dire que cette maladie ce n’est pas une blague…”.
Des stages, mais aussi des événements internationaux ont dû être annulés. Enzo Berthon, karatéka marseillais de 20 ans a dû faire abstraction des championnats d’Europe et du monde, des compétitons majeures pour sa progression.
Les clubs s’adaptent
Les contacts font partie intégrante de sports de combat. L’épidémie a freiné des amateurs à se réinscrire cette année, comme Fernand, étudiant en école de commerce “Depuis un an je fais de la boxe, mais cette année j’ai décidé de stopper car je trouvais ça trop dangereux, je ne voulais pas contaminer mes parents”. Pourtant, beaucoup de gérants de salles de boxe affirment que les règles sanitaires sont respectées.
Dans le club de boxe des Caillols dans le 12ème arrondissement de Marseille, la prise de température était systématique ainsi que l’inscription sur un registre, pour tracer d’éventuels cas était obligatoire au mois de septembre. “C’est quelque chose qui a été mis en place depuis le Covid, il y a une logique, un suivi pour être capable de rappeler chaque personne« , expliquait Serge, entraîneur de Boxe française.
Solutions alternatives illégales
“On a ouvert notre propre salle, accessible aux compétiteurs pas aux débutants, on continue de s’entraîner en comité réduit “, Arthur, pratiquant de Boxe thaï confie ne pas respecter les mesures en vigueur. Plus surprenant encore, il explique la méthode d’entraînement qu’il utilise, “On dort tous dans la salle avec nos entraîneurs, c’est comme un camp en Thaïlande, il y a des lits, on mange là-bas, on reste entre nous ce qui limite la propagation du virus “. Le combattant marseillais ambitionne de combattre en Asie l’année prochaine, pour lui ne pas s’exercer est impossible. “Je veux en faire mon métier, c’est grâce à ça que je vais manger, donc virus ou pas je n’ai pas le choix, faut survivre ” regrette-t-il. Les athlètes dans cette discipline sont en grande partie rémunérés via des sponsors, mais avec la crise de la Covid difficile d’attirer les entreprises.
“Je donne des cours en extérieur pour les jeunes du quartier, avec le confinement si je ne fais pas ça, ils vont péter un plomb ! ” Professeur de boxe dans le 15è arrondissement de Marseille, Kader se dit lui aussi obligé de continuer ses activités sportives. Des méthodes moins exotiques qu’Arthur, mais tout aussi illégales.
[/et_pb_text][/et_pb_column][/et_pb_row][/et_pb_section]