Les rats à Marseille, amis ou ennemis ?

À Marseille, les rats causent un conflit entre la mairie et l’Académie nationale de médecine. Photo @pexels

A Marseille, on compte au moins autant de rats que de marseillais. Alors que la mairie souhaite « réguler » la population de rongeurs sans pour autant l’éradiquer, un communiqué de l’Académie nationale de médecine soulève un problème de santé publique. Faut-il donc arrêter de stigmatiser les rats, ou au contraire redoubler d’efforts pour les éliminer ?

Entre utilité publique et santé publique, il faut choisir

La deuxième ville de France est gangrenée par une population d‘un million et demi de rats. À un tel niveau de densité de population, ces rongeurs à vie nocturne sortent des égouts et deviennent visibles le jour dans les rues. Aïcha Guedjali, conseillère municipale en charge des nuisibles à Marseille, est récemment revenue sur la politique de dératisation de la ville. Elle a déclaré il y a une semaine que « Les rats ont une utilité, on ne veut pas les éradiquer mais les réguler« . En effet, ces nuisibles jouent un rôle dans l’entretien des structures souterraines, notamment des égouts puisqu’ils consomment environ 9 kilos de déchets par an, selon l’entreprise Soluty anti-nuisibles. Cependant, l’Académie nationale de médecine a soulevé un problème de santé publique, dans un communiqué en date du 15 juillet 2022. Selon eux : « il importe de rappeler que le rat reste une menace pour la santé humaine« , notamment en raison des nombreuses zoonoses transmissibles :

  • Les urines du rat peuvent contaminer l’environnement par des leptospires, principal réservoir mondial de la leptospirose, maladie redoutable pour les personnes exposées, en particulier les égoutiers.
  • Ses déjections peuvent contaminer la chaîne alimentaire par des salmonelles, notamment les œufs crus et les produits qui en proviennent.
  • La morsure du rat peut inoculer une bactérie présente dans sa salive, Streptobacillus moniliformis, qui peut provoquer une septicémie rapidement mortelle en l’absence d’une antibiothérapie précoce.

Les conditions aggravantes

La cohabitation entre l’Homme et le rat peut s’expliquer par le contexte marseillais. La cité phocéenne est en pleine transformation et souffre des incivilités de sa population. En effet la ville a connu de nombreux problèmes de ramassages de déchets à cause des différentes grèves consécutives des éboueurs. Pour Sebastien Cardenas, gérant de la société de dératisation Ecohygiene3d : » À Marseille il y a beaucoup de rats et d’ordures. Si la population continue de laisser trainer ses ordures, les rats rejoindront la surface pour se nourrir, c’est pour ça qu’on les voit tous les matins dans les rues. Si les villes étaient plus propres il y aurait moins de fréquentation de rat.« . La ville a également remarqué que les containers enterrés étaient plus efficients dans la lutte contre les rats, car ces derniers n’avaient pas accès aux déchets.

La situtation hivernale

Depuis le 8 novembre de cette année, les parents d’élève de l’école primaire de Montovilet, dans le douzième arrondissement de Marseille, dénoncent la présence de rats dans l’établissement. Face à une situation où les rongeurs déambulent dans les classes et la cantine, la mairie de Marseille a décidé de lancer un protocole de dératisation étalé sur 5 semaines. « On rentre dans la période hivernale, donc les rats et les souris cherchent à nicher, notamment dans les combles, au niveau des laines de verre et de roche », commente Sébastien Cardenas , qui remarque une « hausse de la demande ces derniers temps sur le secteur Marseille-Marignane-Vitrole, beaucoup chez les particuliers ». Afin de bloquer au maximum les rats dans les parties communes des immeubles et dans les habitations, ce service de la Santé publique donne des conseils à suivre.

Une solution douce : le furet

Face aux problèmes de prolifération de rat, la mairie a décidé d’une phase d’expérimentation , pour trouver à terme une méthode passive. Aicha Guedjali, adjointe déléguée à l’insalubrité et les nuisibles, a tweeté en octobre que « Marseille s’engage sur une méthode naturelle de prédation écologique avec l’utilisation de furets pour chasser les rats en extérieur ». La méthode a déjà été testé à Toulouse, Limoges et en région parisienne. Elle explique également le fonctionnement de la manœuvre :

 « Notre expert Alexandre Raynal, va venir avec une douzaine de furets lors de chaque opération. Des filets vont être disposés dans la zone à traiter, puis les furets seront lâchés, ils pisteront les rats qui s’enfuiront à l’opposé, là où ils seront capturés dans des tonneaux et euthanasiés au CO2 « 

La JAF porte-parole de l’Arménie à Marseille

La Jeunesse Arménienne de France accompagne les Marseillais amis de l’Arménie depuis plus de 80 ans. Avec le conflit de septembre 2020, puis celui de 2022, elle redouble d’effort pour diffuser la culture arménienne ainsi que dans la lutte contre toutes les formes de génocide et de négationnisme.

Les adhérents devant la JAF de Marseille (photo Facebook JAF)

Créée à la suite de la résistance, la Jeunesse Arménienne Française (JAF) est une association loi 1901 qui a pour but le développement culturel et artistique des jeunes français d’origine arménienne. Avec plus de 80 ans d’existence, c’est un centre qui diffuse l’art, la culture et la langue arménienne, et qui se bat pour la reconnaissance du génocide arménien par la Turquie. Son action se traduit par trois axes : perpétuer la culture arménienne, garder un lien avec l’Arménie, et la lutte pour la cause arménienne.

« Nous devons sensibiliser ceux qui ne le sont peut-être pas »

Depuis septembre 2022, le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie a pris un nouveau tournant lorsque les deux camps ont annoncé, sur chacun de leur territoire, des frappes d’artillerie et de drone. L’Arménie réclame l’aide de la communauté internationale puisque l’Azerbaïdjan menace d’attaquer la population si elle ne libère pas le « territoire qu’elle occupe illégalement depuis 30 ans ». La JAF, forcément sensible eux évènements récents, met les bouchées double pour diffuser son message. Pascal Chamassian, directeur artistique des écoles de la JAF, confirme qu’« à cause de ces évènements, la situation est délicate. L’Arménie est menacée donc nous lançons l’alerte et nous devons sensibiliser ceux qui ne le sont peut-être pas. En 2020 le message avait été actualisé, donc là en 2022, c’est pareil ». En effet, l’un de piliers de l’association est sa lutte contre toutes les formes de négationnisme. Depuis la reprise des conflits, la JAF tient donc particulièrement à faire vivre le souvenir du génocide arménien à travers ses adhérents.

Développer la culture arménienne

Parmi les grands axes de l’action de la JAF, celui de perpétrer la culture arménienne est surement celui que l’association fait le mieux. Pour cause, un bon nombre d’adhérents ne sont pas arméniens : ce sont quelques marseillais sensibles à la cause arménienne, venus pour en apprendre plus. Pascale, 52 ans, est une marseillaise qui s’est inscrite récemment à l’association : « Je connaissais la course pour la mémoire, et à force d’y participer j’ai découvert cet endroit. La culture [arménienne] me plait, alors je suis venue ». En plus de son rayonnement à l’échelle régionale, la JAF a créé ses écoles depuis 2001. Environ 200 élèves sont inscrits aux cours dispensés par l’association. Ils y apprennent la danse, la musique, et la langue arménienne sous la supervision de Marion Chamassian, Michaël Vemian et Emma Martirosyan.

L’important devoir de souvenir

La lutte de la Jeunesse Arménienne de France contre le négationnisme ne vise pas uniquement la reconnaissance du génocide arménien, mais la reconnaissance des tous les massacres sans distinction. Le rôle de l’association est également de « diffuser la paix », selon Pascal Chamassian. Depuis 2012 la Jeunesse Arménienne de France a créé un évènement pour dénoncer les génocides : la « Course pour la mémoire ». Cet évènement est organisé par une association satellite de la JAF, « courir pour la mémoire », qui est présidée par Gérard Kirkorian. Il définit le collectif comme une association qui : « organise par le sport la lutte contre les génocides du XXème siècle. ». La 6ème édition de cet évènement a eu lieu le 23 octobre et a rassemblé 800 personnes sur la corniche. Le maire arménien de Marseille Benoit Payan, présent à l’évènement, a déclaré : « Soyez fiers de ce que vous êtes, n’abdiquez jamais, n’abandonnez jamais votre Arménité, elle se confond avec l’Histoire de France. ».

Marseille « en retard » par rapport aux grandes villes françaises

Lundi dernier, la ville a annoncé la prise de fonction de 100 nouveaux policiers dans la cité phocéenne. Un renfort d’effectif qui s’inscrit dans le plan « Marseille en grand », mais jugé insuffisant pour réparer les inégalités entre Marseille et les grandes villes en matière de police.

100 nouveaux policiers nationaux ont été reçus à Marseille lundi dernier, à l’Hôtel de Police. Cette arrivée de renfort se place dans le cadre de l’action « Marseille en grand » qu’Emmanuel Macron avait annoncé en septembre 2021, en plein contexte de règlements de compte et de lutte contre les trafics de stupéfiants. Depuis 2020, on compte près de 200 policiers qui ont rejoint les effectifs marseillais et qui seront affectés aux divisions Nord, Sud et Centre. La ville se réjouit de cette action de l’État, mais annonce dans un communiqué que « près de 600 policiers nationaux [sont nécessaires] sur le sol marseillais afin de rattraper le retard et rétablir l’égalité entre Marseille et les grandes villes françaises »

La criminalité en hausse

En visite à la Cité Bassens, à Marseille, en septembre 2021, le Président de la République avait constaté un manque de présence des services publiques et de sécurité. Il avait promis un apport de 300 policiers dans le cadre de son plan pour la cité phocéenne, dont les 100 derniers éléments ont pris leurs fonctions lundi dernier. Ces nouveaux effectifs viendront renforcer les patrouilles de proximité sur la voie publique et dans les transports, les services de lutte contre les rodéos urbains et l’insécurité routière, les services d’investigation de proximité pour le traitement des plaintes quotidiennes, la lutte contre les trafics et l’économie souterraine à la division Nord. La cité phocéenne est marquée depuis plus d’un an par un vague de règlements de comptes avec des victimes de plus en plus jeunes ; dans la nuit du 2 au 3 octobre, deux individus avait abattu un jeune de 21 ans, ils lui avait tiré 17 balles de fusil d’assaut. Depuis janvier, ce sont plus de 25 personnes qui sont décédées dans les règlements de comptes marseillais. Une augmentation de la criminalité de 63 % a été observée sur les 3 dernières années à Marseille.

« Rétablir les inégalités »

Les efforts fournis par le gouvernement pour renforcer les rangs de la police marseillaise sont « satisfaisant » et « absolument nécessaires », confirme Yannick Ohanessian, élu de Marseille, adjoint délégué à la sécurité. Malgré tout, ils constituent une « avancée insuffisante » pour l’élu marseillais, car « il manque encore 600 policiers nationaux dans nos rues pour corriger l’inégalité territoriale dont souffre Marseille en matière d’effectifs de police nationale », a-t-il poursuivi. Selon lui, Marseille manque encore de moyens pour arriver au ratio de policier par habitant d’une ville comme Lyon. On compte 1413 habitants pour un policier à Lyon. En revanche, il faut relever que Marseille reste la deuxième ville de France avec le plus d’effectif de police municipale, derrière Nice.

Marine Tondelier à la conquête de Marseille

Co-trésorière et membre du bureau national d’Europe Écologie- les Verts (EELV), conseillère municipale à Hénin-Beaumont, Marine Tondelier est en visite à Marseille ce lundi 24 octobre. Principale candidate au poste de Secrétaire Générale de son parti, elle ira à la rencontre des Marseillais dans un contexte de congrès fédéral d’EELV le 10 décembre.  

C’est dans le contexte d’un prochain congrès de son parti que Marine Tondelier fait le tour des régions françaises. En effet, le parti Europe Écologie-les Verts (EELV) a prévu son congrès fédéral le 10 décembre ; ce sera l’occasion de renouveler certaines instances :

  • Le Conseil fédéral, ou « parlement du parti »
  • Le Bureau exécutif, ou « gouvernement du parti »
  • Les commissaires financiers

La conseillère municipale a également confié à La Marseillaise être en vacances en famille à Marseille : « J’ai un conjoint qui est supporter de l’OM. On n’a pas pu y aller l’année dernière pour ses 40 ans. ».

Outre les raisons familiales, Marine Tondelier est à Marseille pour y trouver des électeurs et électrices. En effet l’ancien Secrétaire Général, Julien Bayou, a été forcé de démissionner de ses fonctions depuis que son ex-femme l’accuse de violences sexistes et sexuelles, dans un courrier adressé à la cellule interne d’EELV sur les violences et harcèlements sexuels. Candidate ultra-favorite à la succession de Julien Bayou, Marine Tondelier mène sa bataille dans la région PACA pour s’imposer face à ses principaux concurrents : Melissa Camara et Sophie Bussière.

Pour finir, la Co trésorière d’EELV en visite dans la cité phocéenne souhaite « rencontrer les marseillais ». Dans ce but, elle tiendra une réunion ce lundi à 19 heures dans le restaurant « Le Court-Circuit ». Soucieuse de « bien connaitre la France et les différents territoires de ce pays », des rendez-vous ont été organisés avec des associations des quartiers du nord de Marseille afin d’aller au contact du terrain.

Le café : un produit d’initiative marseillaise

Le café est présent en Europe depuis plus de 4 siècles. Contrairement aux idées reçues, ces grains de couleur sombre sont arrivés en France en 1644 sur le port de Marseille. C’est un commerçant marseillais d’origine arménienne qui popularise la consommation de la boisson chaude à partir de 1671.

Grains de café en gros plan / Photo de @Alexas_fotos

C’est grâce à Marseille que le café a été popularisé en France. Il arrive en Europe en Italie à Venise au début du 17ème siècle, mais en France c’est bien au port de Marseille que les premiers grains de café se montrent, en 1644. C’est à bord d’un navire qui provient d’Alexandrie que le « vin d’Arabie », comme on l’appelle au début, est arrivé.

La naissance d’un nouveau produit

Aujourd’hui quand on parle d’un café, on parle soit de la boisson chaude soit d’un établissement où cette boisson est commercialisée. Il se trouve que cette appellation de « Café » désignant un lieu, on la doit à un marseillais.  

En effet un commerçant arménien va comprendre le potentiel de cette concoction énergétique, et va ouvrir un établissement où on vend du café et le matériel nécessaire à sa préparation ; cet homme s’appelle Pascal Haroukian. Son commerce ouvre en 1671 dans le quartier de La Loge, entre le Vieux-Port et Belsunce. Chez Pascal Haroukian, dit « Pascali », on peut également y consommer le café ; c’est pourquoi l’arménien décide tout simplement d’appeler son établissement un « Café » : c’est donc grâce à un marseillais que le premier « Café » de France est né.

Une boisson controversée

Au début, les médecins de la Faculté d’Aix-en-Provence voient d’un mauvais œil cette boisson nouvelle aux vertus excitantes. Comme le Pape Clément VIIII, ils considèrent que cette boisson est diabolique. Les médecins essaient alors de discréditer le café alors qu’il fait un succès énorme à Marseille. C’est un échec pour les savants qui ne peuvent freiner l’avancée du produit.

Poussé par le succès de son premier établissement, Pascali va céder son café et monter à Paris pour ouvrir un nouvel établissement. Son café parisien se trouve à la foire de Saint-Germain-des-Près. Mais les médecins parisiens, eux aussi, voient le mal dans cette boisson noire. Ils déconseillent alors la boisson et avancent qu’elle provoque de terribles maladies.

Cette fois les clients sont touchés par la mise en garde des médecins : faute de clients, Pascal Haroukian ferme son établissement.

Ironie du sort, un de ses vendeurs lui rachète son établissement et en fait Le Procope, qui sera un haut-lieu de la Révolution française où se retrouvent Rousseau, La Fayette, Diderot… Comme quoi sans les Marseillais la France serait encore sous le régime monarchique.