La JAF porte-parole de l’Arménie à Marseille

La Jeunesse Arménienne de France accompagne les Marseillais amis de l’Arménie depuis plus de 80 ans. Avec le conflit de septembre 2020, puis celui de 2022, elle redouble d’effort pour diffuser la culture arménienne ainsi que dans la lutte contre toutes les formes de génocide et de négationnisme.

Les adhérents devant la JAF de Marseille (photo Facebook JAF)

Créée à la suite de la résistance, la Jeunesse Arménienne Française (JAF) est une association loi 1901 qui a pour but le développement culturel et artistique des jeunes français d’origine arménienne. Avec plus de 80 ans d’existence, c’est un centre qui diffuse l’art, la culture et la langue arménienne, et qui se bat pour la reconnaissance du génocide arménien par la Turquie. Son action se traduit par trois axes : perpétuer la culture arménienne, garder un lien avec l’Arménie, et la lutte pour la cause arménienne.

« Nous devons sensibiliser ceux qui ne le sont peut-être pas »

Depuis septembre 2022, le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie a pris un nouveau tournant lorsque les deux camps ont annoncé, sur chacun de leur territoire, des frappes d’artillerie et de drone. L’Arménie réclame l’aide de la communauté internationale puisque l’Azerbaïdjan menace d’attaquer la population si elle ne libère pas le « territoire qu’elle occupe illégalement depuis 30 ans ». La JAF, forcément sensible eux évènements récents, met les bouchées double pour diffuser son message. Pascal Chamassian, directeur artistique des écoles de la JAF, confirme qu’« à cause de ces évènements, la situation est délicate. L’Arménie est menacée donc nous lançons l’alerte et nous devons sensibiliser ceux qui ne le sont peut-être pas. En 2020 le message avait été actualisé, donc là en 2022, c’est pareil ». En effet, l’un de piliers de l’association est sa lutte contre toutes les formes de négationnisme. Depuis la reprise des conflits, la JAF tient donc particulièrement à faire vivre le souvenir du génocide arménien à travers ses adhérents.

Développer la culture arménienne

Parmi les grands axes de l’action de la JAF, celui de perpétrer la culture arménienne est surement celui que l’association fait le mieux. Pour cause, un bon nombre d’adhérents ne sont pas arméniens : ce sont quelques marseillais sensibles à la cause arménienne, venus pour en apprendre plus. Pascale, 52 ans, est une marseillaise qui s’est inscrite récemment à l’association : « Je connaissais la course pour la mémoire, et à force d’y participer j’ai découvert cet endroit. La culture [arménienne] me plait, alors je suis venue ». En plus de son rayonnement à l’échelle régionale, la JAF a créé ses écoles depuis 2001. Environ 200 élèves sont inscrits aux cours dispensés par l’association. Ils y apprennent la danse, la musique, et la langue arménienne sous la supervision de Marion Chamassian, Michaël Vemian et Emma Martirosyan.

L’important devoir de souvenir

La lutte de la Jeunesse Arménienne de France contre le négationnisme ne vise pas uniquement la reconnaissance du génocide arménien, mais la reconnaissance des tous les massacres sans distinction. Le rôle de l’association est également de « diffuser la paix », selon Pascal Chamassian. Depuis 2012 la Jeunesse Arménienne de France a créé un évènement pour dénoncer les génocides : la « Course pour la mémoire ». Cet évènement est organisé par une association satellite de la JAF, « courir pour la mémoire », qui est présidée par Gérard Kirkorian. Il définit le collectif comme une association qui : « organise par le sport la lutte contre les génocides du XXème siècle. ». La 6ème édition de cet évènement a eu lieu le 23 octobre et a rassemblé 800 personnes sur la corniche. Le maire arménien de Marseille Benoit Payan, présent à l’évènement, a déclaré : « Soyez fiers de ce que vous êtes, n’abdiquez jamais, n’abandonnez jamais votre Arménité, elle se confond avec l’Histoire de France. ».